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Fonds de commerce «invalide» !

par Abdelkrim Zerzouri

Certains trouveront-ils toujours matière à controverse sur les positions de la France à l'égard de l'Algérie ou de l'Algérie à l'égard de la France ? De ce côté de la rive méditerranéenne ou de l'autre, il y en aura toujours ceux qui trouveront à redire sur les inclinations de la France du côté de l'Algérie ou vice-versa. Evoquant le référendum sur la révision de la Constitution, prévu le 1er novembre prochain, M. Le Drian a indiqué, lors de sa récente visite, que «la France souhaite succès et prospérité à ce pays ami dans le plein respect de sa souveraineté». Il n'en fallait pas plus à certains pour affirmer que la France soutient le projet de révision constitutionnelle et tenter du coup de jeter dessus la suspicion pour fédérer autour de cette opinion les opposants à l'ancienne puissance coloniale, et ce, malgré l'observation explicite de M. Le Drian, qui dira dans ce contexte qu'il « appartient aux Algériens et à eux seuls de traduire les aspirations qui se sont exprimées avec civisme et dignité en une vision politique avec des institutions aptes à la concrétiser ». Presque en un serment d'antagonisme inusable, voire de rancune inguérissable, ces parties commencent à s'agiter dès qu'ils ressentent que les relations bilatérales entre les deux pays se trouvent sur de bons sentiers. Et on n'est pas plus en repos quand il s'agit de verser de l'huile sur le feu lorsque le froid recouvre ces relations. Au lendemain de l'élection présidentielle du 12 décembre dernier, l'on se rappelle, le président français, Emmanuel Macron, avait dit qu'il prenait note de cette élection, sans même adresser ses félicitations au nouveau président de la République algérienne comme le veulent les mœurs diplomatiques. Le président algérien a martelé qu'il ne répondra pas aux déclarations du président français, « je ne commenterai pas les déclarations du président français..., moi, je ne jure que par le peuple algérien », avait-il lancé en réponse à une question d'un journaliste à propos des déclarations du président français.

Cela avait fait des vagues au sein de l'opinion, certaines parties ont même saisi l'aubaine pour enfoncer le clou, en déclenchant une véritable campagne de dénigrement contre le France et son président, coupable à leurs yeux d'un délit impardonnable, celui de s'être positionné en faveur ou sur la même ligne des parti(e)s qui étaient contre l'élection présidentielle en Algérie.

Belle occasion pour jeter la confusion sur l'avenir des relations bilatérales entre les deux pays. Autant dire qu'on ambitionnait de préparer une ligue de contestation internationale contre le nouveau président algérien et le mettre dans l'embarras dès les premières heures de son intronisation à la présidence. Mais, les relations qui se sont stabilisées au « beau fixe » entre les deux présidents seraient une solide caution capable d'invalider le fonds de commerce politique basé sur les querelles historiques.