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Equipe nationale: Un niveau séduisant jamais atteint

par Adjal Lahouari

La belle série d'invincibilité de l'équipe nationale doit être soulignée encore une fois. Si cette équipe nationale maintient un tel degré de performance, c'est parce qu'il y a tout de même des explications.  

La première que l'on doit mettre en évidence, c'est de dire que l'EN a atteint un niveau longtemps espéré par ses fans, et le mérite est partagé entre Belmadi et ses poulains, en parfaite osmose depuis l'arrivée de cet entraîneur à la barre technique. Une arrivée qu'il a lui-même planifiée lorsqu'il exerçait au Qatar, et son désir est devenu réalité. Il a commencé « à faire le ménage » dans un groupe où certains capés se croyaient intouchables, alors que d'autres se contentaient de prestations minimum. Tout cela appartient désormais au passé. Djamel Belmadi a, dès son arrivée, tracé un projet que tout le monde croyait irréalisable. Certains cadres, sentant le vent tourner, sont rentrés dans les rangs pour faire encore partie de l'effectif. Si Belmadi a réussi dans cette première entreprise, c'est qu'il a sans doute des prédispositions à la psychologie, une qualité largement exploitée dans sa fonction d'entraîneur. Car, manier des égos différents n'est pas facile, surtout à une époque où les joueurs sont devenus, les médias aidant, de véritables stars. A présent, tous les sélectionnés savent à qui ils ont affaire, et leur attitude a changé dans le bon sens. Dans le volet purement technique, il a réussi à vaincre les « résistances » et installé un système qui s'est avéré adéquat. Tous les résultats qu'il a obtenus, tant avec l'équipe nationale du Qatar qu'avec son club Duhail, prouvent que cette réussite n'est nullement un hasard. On rappellera que, sous sa conduite, le onze qatari a battu l'EN d'Algérie.

- Le projet de Belmadi prend forme

Les deux rencontres livrées récemment prouvent les facultés d'adaptation des joueurs face aux difficultés rencontrées. Et cela n'a été possible qu'avec l'adhésion des capés qui font entièrement confiance à leur entraîneur. Contre des Nigérians à l'esprit revanchard, les Verts n'ont pas forcé, développant aisément leur jeu collectif. Mais, face au Mexique, beaucoup plus redoutable que le Nigéria, ils ont montré une autre facette de leur potentiel, celle de réagir face à une situation difficile. On ne soulignera jamais assez leur solidarité après l'expulsion de Guedioura. Car, résister à 10 face à un adversaire de haut niveau n'est guère aisé, tout en parvenant à mener au score. « A onze, on les aurait battus », a déclaré Belmadi qui a avoué que, sans cette expulsion, il aurait « procédé à des changements, pour proposer d'autres choses et un autre jeu ». Le deuxième carton infligé à Guedioura l'a donc contraint à opter pour la prudence face à des Mexicains très remontés. Le seul étonnant petit bémol à relever, c'est lorsque Belmadi s'est dit perturbé par la défense à trois de Martino, alors que c'était déjà le cas face aux Pays-Bas. Il n'empêche que le pressing haut des Algériens a surpris les Mexicains, pourtant avertis part leur coach. A bien des égards, ce système a des similitudes avec ce qui se fait actuellement dans certaines grandes équipes, notamment celles d'Allemagne, le « gegenpressing ». Si le nul est tout de même une performance face à un rival bien classé FIFA, il n'en demeure pas moins qu'une victoire était à la portée des Algériens. En témoignent les nettes occasions gâchées dans la surface adverse. Et encore, le buteur attitré Bounedjah, pour diverses raisons, n'était pas dans son assiette. Sinon, la physionomie du match aurait changé.

- Ces petites lacunes à combler

Sur le plan individuel, force est de louer l'ensemble des joueurs, ce que Belmadi a d'ailleurs souligné. Toutefois, il reste encore à combler quelques petites lacunes chez certains capés, comme Brahimi, Feghouli, Helaïmia, Tahrat et Guedioura. Ce dernier, en raison de son âge, est le plus menacé et son successeur semble prêt. Il s'agit de Belkebla, séduisant face au Nigéria. Quant à Brahimi et Feghouli, ils seront encore utiles dans des situations précises, dans le cas où il faudra par exemple assurer un résultat. Leurs concurrents, Boulaya et Benrahma, dans son style plus technique et plus offensif, sont plus que menaçants, surtout s'ils confirment au sein de leurs clubs respectifs. Helaïmia est appelé à arracher une place de titulaire s'il améliore son rendement dans le volet offensif et s'il évite les pertes de balles. Tahrat a la malchance d'avoir un rude concurrent, Benlamri, mais demeure un élément très utile dans le système défensif de l'EN. Quelques mots sur Bensebaïni. Il y a peu de temps, il n'était pas considéré comme un titulaire et ce, malgré sa polyvalence. Ce n'est plus le cas à présent. L'ancien du PAC a énormément progressé, et cela se voit dans toutes ses interventions, dans n'importe quelle zone où il évolue. Il est certain que le flanc gauche défensif de l'EN est désormais solidement occupé. On ne peut que se réjouir de ce constat. Toujours en quête d'amélioration, il se peut que Belmadi teste d'autres joueurs, car il est soucieux d'améliorer le rendement de l'EN. D'ici le Mondial 2022, des éléments nouveaux pourraient donc être convoqués. C'est tout bénéfice pour cette équipe nationale qui ne cesse de surprendre et de convaincre les plus sceptiques. A présent, place à la phase des qualifications à la CAN-2021, une importante étape avant le Mondial 2022. Dans l'immédiat, les Verts, après leur superbe série, n'ont aucun droit à l'erreur face au Zimbabwe, leur prochain adversaire. Tous les fans du pays et d'ailleurs sont ravis et sont derrière leur équipe.