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Coup de poignard et coups de canon

par Abdou BENABBOU

Pour les médias, tous genres confondus, il devient de plus en plus difficile de s'éloigner du catastrophisme. La nouvelle noire s'est installée et il est devenu rare qu'un fait ou un événement rapporté puisse donner du baume au cœur pour éloigner un pessimisme généralisé. Ouragans, incendies et inondations ici, tueries et manifestations là, crimes et suicides là-bas sont devenus les lots inévitables qui accompagnent les guerres et les conflits depuis longtemps installés en constantes immuables pour l'humanité. Et voici une pandémie terrifiante gravée en legs éternel pour tout ce qui bouge.

Si le virus a bon dos pour assumer son rôle dans la désintégration des sociétés, tous les méfaits, petits et grands sont les produits de l'homme comme s'il s'agrippait à une singulière euthanasie.

L'espace terrestre, encore conciliable il y a un temps, a fini par se déclarer revêche contre toutes les sociétés humaines insinuant que l'héritage reçu par les êtres ne devait se réduire qu'à une finale malédiction. Se réduire à constater que les humains ne seraient pas dignes d'un mariage heureux avec la nature est maintenant patent et il est sans doute trop tard pour continuer à paraphraser les théories inlassables sur les fâcheries des effets de serre et les recommandations répétées pour sauver un monde naufragé. Nul n'a encore compris que l'espace terrestre est aujourd'hui réduit et que le véritable territoire à conquérir est celui de l'esprit. Le partage n'a plus de sens et on a l'impression que le coude-à-coude monstrueux pour l'accaparement par la violence des carrés d'évolution s'amplifie de jour en jour. Cela va du coup de poignard dans le dos du voisin aux coups de canon contre les peuples.

Pourtant tout a été élaboré par la providence pour que l'homme soit heureux. Mais il n'est pas faire preuve de sacrilège ni porter insulte aux êtres dits savants et intelligents pour affirmer que dans bien des domaines l'espèce animale sait mieux marquer les gestes et les comportements judicieux.

L'animal ne part en guerre que quand il a faim contrairement à l'homme qui peaufine des holocaustes qu'une fois le ventre plein.