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El Tarf: Oued Djenane, de l'ombre à la lumière

par A. Ouélaa

Localité de plus de mille habitants, perchée sur un monticule que sépare seulement un cours d'eau du territoire tunisien, d'où l'on peut apercevoir le poste frontalier, située à moins de 1 kilomètre, les habitants de cette commune d'El Ayoun ont des décennies durant vécu dans un dénuement quasi total. Même le téléphone portable, en l'absence d'un quelconque réseau de téléphonie mobile, ce sont des puces du pays voisin qui étaient utilisées.

Maintenant, c'est carrément la 4G qui est disponible. De quoi rendre heureux les plus sceptiques. Un grand honneur est à mettre pour les habitants de cette localité. Le reste des mechtas de cette commune et de ses habitants, où malgré des aléas liés aux pénuries récurrentes de l'eau, les coupures d'électricité, l'absence d'aménagements et de programmes de logements hormis les aides rurales, n'ont jamais procédé à la moindre contestation, ni bloquer la seule route, en l'occurrence la RN 44 qui mène au poste frontalier d'El Ayoun.

C'est dire le civisme et le degré de maturité qui règne parmi ces habitants et un jeune maire, en la personne de Aliyet Mourad qui est à son troisième mandat, toujours disponible à l'écoute de ses concitoyens qui lui vouent respect et considération.

A Oued Djenane, en compagnie de certains de ses habitants, c'est l'euphorie, avec le démarrage des travaux du gaz de ville. Selon le maire que nous avons approché, la conduite est de 17 kilomètres et passera par deux autres localités, considérées comme des zones d'ombre et qui sont El Gara et El Bayada. Selon notre interlocuteur, l'étude a été réalisée par la Sonelgaz et les travaux seront financés par l'APC. Pour Oued Djenane, à noter aussi la réfection du réseau d'assainissement, un stade Matico, l'ouverture d'une piste à Oued Tagral, l'élargissement du pont allant vers le poste des gardes-frontières, un réservoir d'eau potable de 50 m3 pour le douar Taguida sans oublier l'électrification rurale. Toutes ces opérations et bien d'autres comme l'aménagement de l'entrée et la sortie de cette petite ville, le carré des Martyrs, le bitumage de nombreuses routes, l'ont été en grande partie grâce à la manne fiscale douanière du poste frontalier qui est versée chaque année à cette commune et qui avoisine les 14 milliards de centimes.