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Deux ou trois réflexions après l'attaque au couteau de Paris

par Amine Bouali

Une attaque à l'arme blanche a eu lieu, vendredi à Paris, devant les anciens locaux du journal satirique ?Charlie Hebdo' et a fait deux blessés graves parmi les voisins, des collaborateurs d'une société de production audiovisuelle. Ce périodique a déjà eu à subir, en janvier 2015, suite à ses publications scandaleuses de caricatures blasphématoires du prophète Mohammed (QSSL), un attentat terroriste qui a fait 13 victimes dont plusieurs journalistes ainsi que 2 policiers qui étaient de faction. L'agresseur de ce vendredi, un jeune Pakistanais, âgé de 18 ans, a été arrêté quelques instants après son méfait. Le ministre de l'Intérieur français Gérald Darmanin a dénoncé, dans la soirée, «probablement un acte de terrorisme islamiste».

Supposons que cette accusation malheureusement se confirme; alors comme dans certaines affaires de terrorisme djihadiste, notamment celle de Barcelone, du 17 août 2017, l'agresseur de Paris aura la particularité d'être un homme très jeune, à peine entré dans le cycle de l'existence adulte, le chapitre de la vie régi normalement par les principes de réalité et de responsabilité. Dès lors, on pourra se poser la question de savoir de quelles expériences formatrices, dans son court laps de temps de vie, aura-t-il pu se nourrir, quelles connaissances profondes sur les problématiques sensibles de l'époque aura-t-il pu acquérir et s'enrichir de quelle sagesse qui défie les contingences et les conjonctures ?

On pourra se demander, aussi, de quel recul aura-t-il disposé pour mûrir des réponses prudentes face à des problématiques complexes et pour construire, en lui, un socle de valeurs premières et universelles et corriger ainsi les jugements hâtifs ou tragiquement définitifs; pour mesurer enfin et surtout la terrible portée de son acte criminel ?

Les jeunes terroristes qui commettent, aujourd'hui comme hier, des actes criminels au nom de l'Islam donnent le sentiment d'agir avec une sorte de «bonne conscience» et de «repos de l'âme» absolument monstrueux. Et ils le font sans même essayer de connaître et vénérer les noms sacrés d'amour et de bonté du Dieu qu'ils offensent et blasphèment en versant un sang innocent, en Son Nom. Ils tuent ou tentent de tuer en croyant Le servir, et ils ne s'interrogent même pas si leurs actes barbares ne vont pas soulever, au contraire, Sa colère et Sa damnation.