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Ils durcissent le ton: Grève nationale des avocats mercredi et jeudi

par Z. Mehdaoui

L'Union nationale des ordres des avocats (UNOA) a annoncé hier, le «boycott de l'activité judiciaire au niveau national, le 30 septembre et le 1er octobre 2020».

Dans un communiqué rendu public, l'UNOA a dénoncé «les atteintes au droit de la défense», tout en exprimant sa «solidarité avec le barreau d'Alger».

Il faut savoir que la contestation des avocats fait tache d'huile dans plusieurs wilayas, notamment à Bejaia, Tizi-Ouzou, Médéa et Chlef. Des dizaines d'avocats ont tenu à exprimer leur solidarité avec le bâtonnier d'Alger, Abdelmadjid Sellini, victime d'un malaise après un échange houleux avec un juge lors d'une audience consacrée au procès du patron de Sovac. À Bejaïa, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, les avocats ont organisé, hier, un sit-in dans l'enceinte de la Cour de justice. Les membres de l'Ordre régional des avocats de Béjaïa (Orab) se sont rassemblés sur le perron de la Cour pour «dénoncer, avec force, l'atteinte faite à leur corporation et en signe de solidarité avec le barreau d'Alger». Le bâtonnier, Me Salem Khatri, qui a déploré «la dégradation des conditions d'exercice de la profession d'avocat», a clairement déclaré que les avocats vont rester du côté du peuple. Tout en avouant que «seuls les avocats et leur bâtonnat devraient assumer leur responsabilité, devant une telle situation catastrophique», le bâtonnier de Bejaia a appelé ses confrères à travers le territoire national à rester soudés et solidaires pour faire face à une situation qui n'annonce, selon lui, rien de bon. À Médéa, les avocats ont décidé de boycotter toutes les activités judiciaires, en organisant une grève d'une journée en guise de solidarité avec leur confrère, le bâtonnier d'Alger, Abdelmadjid Sellini.

Il faut rappeler que les avocats du barreau d'Alger ont tenu dimanche dernier, un sit-in devant la Cour d'Alger, répondant à l'appel au rassemblement lancé par le Conseil de l'Ordre des avocats d'Alger, qui a décidé de boycotter les juridictions de la capitale, du 27 septembre au 4 octobre. Les avocats présents au sit-in ont dénoncé une «agression contre les robes noires», le «non respect des droits de la défense» et une «justice politisée». Il s'agissait de la seconde manifestation en soutien à Me Sellini, après celle observée la veille à la Cour d'Alger également. Les avocats ont estimé qu'il «n'est plus possible» pour «l'institution judiciaire» de «continuer à considérer la défense comme un décor».