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RICANEMENTS PASSES

par Abdou BENABBOU

L'initiative déclarée du chef de l'Etat à ouvrir les portes de l'étranger à la jeunesse algérienne pour s'enquérir de la vie des autres relève du bon sens et du besoin de se conformer à l'évolution du monde. On est loin des autorisations de sortie des années 70 quand l'Algérie était arcboutée sur elle-même en affichant dans un paradoxe décapant sa prétention d'être le pays des plus larges droits et libertés. L'idée renvoie à ce comment des pays très fragilisés hier sont parvenus à devenir des grandes puissances aujourd'hui. Les ricanements et les plaisanteries des ères passées dont avaient été victimes les Japonais armés d'appareils photo en bandoulière sont devenus des rictus amers chez les Occidentaux qui les avaient avec légèreté manifestés. On ne pouvait nier que les voyages étaient la plus grande des écoles et la plus belle des universités. Observer et comparer ce qui est entrepris et réalisé ailleurs introduit le voyageur dans le plus réel laboratoire des humains. Et si son pays est handicapé par un flagrant manque de savoir-faire, copier ce qui se fait ailleurs n'a aucune forme de déconsidération et n'est pas un blasphème.

Il reste que cette séduisante initiative n'est pas simple et le monde d'aujourd'hui n'a plus les contours qui permettaient les virées audacieuses à l'étranger quand elles étaient permises avec un rien comme allocations touristiques. Des murs infranchissables se sont érigés depuis et toutes les frontières se sont barricadées pour bannir la moindre volonté pour un nécessaire rapprochement humain.

Cependant, les effets pourfendeurs de la globalisation ne peuvent ni être contrés ni être ignorés. Pour le plus grand des bénéfices de la jeunesse algérienne, l'essentiel est dans l'obligatoire capacité des autorités à s'introduire avec intelligence et pragmatisme dans la nouvelle marche du monde.

Devant cette exigence, le premier rôle dans la prise en charge de la nouvelle initiative présidentielle revient aux représentations diplomatiques algériennes pour se décarcasser. Pour un minimum de confort à offrir à la jeunesse, il leur suffira de trouver d'imparables intérêts communs à partager avec les pays hôtes.