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LA SACRALITE DEBONNAIRE DE L'ANSEJ

par Abdou BENABBOU

Au cours du dernier Conseil ministériel, le président Tebboune a été bien avisé de mettre le doigt sur l'aspect palliatif et outrageusement débonnaire de l'ANSEJ car tout indiquait que la prise en charge à la légère au cours de ces dernières années de ce lourd dossier ne pouvait aboutir qu'à des résultats négatifs. De l'air du temps avec la cascade des énormes turbulences qui ont secoué le pays jusqu'à risquer de le faire disparaître et d'un système politique régi par la rapine et le brigandage ne pouvait fatalement résulter que le jet par les fenêtres de sommes colossales.

Les fonds perdus dans le cadre de la résomption du chômage des jeunes ne figurent pas seuls dans le chapitre de la dilapidation des milliers de milliards mais y figurent aussi de déroutantes entorses dans la gestion financière du pays.

Le corrélat entre les exigences d'une paix sociale et l'agrippement tenace d'une gouvernance politique emportée par l'ivresse du pouvoir avait ouvert un large couloir à une culture générale de gabegie à la limite de la piraterie. Ainsi le rationnel et la conformité économique n'avaient aucune possibilité de s'installer dans le pays jusqu'à laisser penser que les lois et les règles avaient été conçues à bon escient pour une rapine officielle organisée.

Il était devenu de bonne guerre qu'une partie de la jeunesse algérienne s'offre la latitude de s'intégrer dans une formule où la formation, la connaissance et le savoir n'étaient pas des impératifs. Avec l'argent du pétrole et celui du contribuable, en sacralisant l'esprit de la rente, on a eu donc des initiatives commerciales fantomatiques avec la plupart du temps la conviction ancrée que les crédits bancaires accordés souvent à la tête du client et non au poids du savoir-faire n'étaient pas à rendre.

Le chômage des jeunes et des moins jeunes n'est pas une bagatelle à affronter avec des calculs politiciens outrageusement terre à terre. La prise de conscience nouvelle affichée aujourd'hui est de bon augure car on imagine en toute logique ce qu'auraient produit les sommes colossales diluées dans l'ANSEJ si elles avaient été mises à la disposition de la formation.