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Constantine: Les structures de prise en charge des cas de Covid-19 saturées

par Abdelkrim Zerzouri

L'ouverture de nouveaux secteurs dédiés à la prise en charge des malades s'impose dans cette situation de rebond des cas infectés au Covid-19 (1830 cas suspects, dont 780 positifs, 523 négatifs et 370 guérisons). C'est le constat établi par les professionnels de la santé, dont les responsables des établissements hospitaliers, réunis, hier, sous la présidence du wali de la wilaya de Constantine, Saci Ahmed Abdelhafidh. Les capacités des 3 unités Covid-19 en service, le CHUC et les deux EPH ?El Bir' et ?Didouche Mourad', sont arrivés à saturation et n'arrivent plus à accueillir l'afflux des malades, qui sont tout simplement renvoyés en isolement chez eux, dans leurs domiciles, avec prescription du traitement nécessaire. Ce qui constitue une grande menace dans le cas où le malade ne respecte pas les règles d'isolement. Le wali rappellera dans ce sens la mise à disposition de 350 lits au niveau de l'Institut de formation paramédicale, ainsi que l'exploitation des structures hôtelières. L'extension au niveau des établissements hospitaliers a été également prônée, mais les professionnels de la santé souhaitent l'ouverture de nouvelles unités Covid-19 au niveau des hôpitaux non encore exploités dans ce cadre. Comment se fait-il que la commune d'El Khroub ne dispose d'aucun secteur dédié au Covid-19 alors que le taux des cas infectés est le plus important, soit 43 % des cas enregistrés au niveau de la wilaya, dont 71 % au niveau de la nouvelle ville Ali Mendjeli. Et, il y a aussi le problème de la prise en charge des cas en situation de détresse qui constitue une urgence plus importante que les soucis liés aux extensions des structures opérationnelles ou autre ouverture de nouveaux secteurs. La prise en charge des malades en détresse dans des services de réanimation pose un sérieux problème, selon les spécialistes, qui ont proposé la mise à disposition des services de l'EPH Erriadh (maladies cardiaques). Il y a également le problème de la pression sur les personnels soignants, qui a été soulevé par tous les intervenants. Il faut renforcer les rangs des personnels soignants, quitte à rappeler ceux ou celles qui ont été mis en congé spécial, dont le nombre est très important. Aujourd'hui, il convient de mettre fin à cette disposition et inviter tous les personnels à rejoindre leurs postes, estiment plusieurs intervenants. Ces derniers ont révélé que les médecins du secteur privé sont aux abonnés absents. Certains arrivent à 9h et quittent les lieux à 10h, raillera-t-on, pour dire que la solidarité des professionnels dans le secteur privé est malheureusement absente. D'autres intervenants ont soulevé le manque de réactifs pour effectuer les tests. Le wali affirmera dans ce cadre que le problème sera réglé au courant de la semaine, car la wilaya a passé une commande de 800 millions de centimes sur ce chapitre. Le responsable de l'exécutif local insistera à dire que l'administration répond à tous les besoins dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie, mais il reste aux professionnels de se manifester, avec des propositions de solutions pour régler tout dysfonctionnement qui apparaîtrait dans le secteur de la santé. Non sans revenir à l'élément central dans toute stratégie de lutte contre la propagation du Covid-19, la colonne vertébrale de la stratégie de lutte contre l'épidémie, en l'occurrence le citoyen, qui doit respecter les dispositions préventives. Il y a une adhésion de la population aux règles sanitaires, fera remarquer le wali, mais certains, qui restent encore indifférents à la menace, doivent se ressaisir et se mettre à l'heure du Covid-19, insiste-t-il.