Et comme
ça, le Covid-19 est un autre «coup monté» venu d'En haut. Au point que certains
«experts et autres douctours», habitués des plateaux
TV, ont suggéré aux autorités de faire appel aux psys pour adresser la «parole
officielle» aux Algériens. «Qui croit devoir fermer les yeux sur quelque chose
se voit bientôt forcé de les fermer sur tout», disait je ne sais quelle caboche
bien née. Parce que l'histoire de la communication est aussi ancienne que celle
de l'humanité, il existe aussi une communication dite «virale» : celle qui
consiste à développer des programmes de communication qui puissent se
transmettre non pas par la voie de la raison ou des organes sensitifs, comme la
bouche et l'oreille par exemple, mais par celle du sang, un peu comme un virus
qui grignote un corps malade. Insoluble théorie comme celle de la poule et des
œufs, la question, posée à la cantonade, consiste à savoir où se situe
exactement la ligne de démarcation, si ténue soit-elle, entre la communication
dite « officielle » et la langue officielle de communication. Parce qu'un
problème de communication veut d'abord dire un problème de transparence, cela
est d'autant plus vrai que le vide a toujours été l'ennemi originel de la
nature. A rebours de l'ère dite « numérique », sous nos latitudes toujours
aussi particulières, communiquer c'est un peu comme les hommes du désert,
lesquels, par une curieuse conception du temps et de l'espace, ont tendance à
rapetisser les choses, jusqu'à leur portion infiniment petite. Faut-il, encore
une fois, se résoudre, un doigt? dans l'oreille, que la rumeur est la seule
diseuse de choses « vraies », dans un pays où communiquer est le seul métier
que nous n'ayons jamais su faire ? Sans se laisser embarquer dans les mauvaises
galères, force est de constater que le pays a d'abord un mal fou à se parler à
lui-même.
De nos
peurs « ataviques » de nous dire la vérité en face, à cette manie tenace de
croire que la «vérité» vient toujours « d'ailleurs » et pas de chez nous,
comment veut-on qu'un peuple sous-informé échappe aux grilles des lectures
formatées en laboratoires clandestins pour inoculer «une info », clefs en main,
à une opinion publique qui veut simplement comprendre ce qui se passe dans son
propre pays et exercer son droit à être informée sur la gestion des affaires
publiques de la nation ? Le droit à l'information étant « en théorie »
constitutionnellement consacré, faire le « choix stratégique » de dire la
vérité, toute la vérité et rien de plus que la vérité, au peuple (et pas
seulement à la gent des votants !), c'est se prémunir contre les retours de
manivelle trop dangereux, parce que provoqués par une communication officielle
« orientée » à dessein, trop aseptisée, et surtout décrédibilisée aux yeux
d'une opinion qui a désappris, depuis longtemps, à prendre une vessie pour une
lanterne !