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Une
conception inévitable et une franchise sont nécessaires pour aller au-delà de
la fixation sur les noms des anciennes hautes personnalités aux prises aujourd'hui
avec la justice. Ils ne seraient à de nombreux égards que les étiquettes
démonstratrices de la manière avec laquelle le pays a fonctionné et tourné.
L'orage des lourdes peines qui les a détruits, les uns seuls, les autres avec
toutes leurs familles, ne relève pas seulement d'actes de corruption
inimaginables il y a encore peu de temps. Malheureusement pour eux, les
circonstances heureuses pour l'éthique et pour la morale ont voulu qu'ils
soient sous le feu des projecteurs pour être présentés comme les symboles de la
gestion perverse du pays. Que de potentiels chefs d'Etat hier encore voient une
haute promesse du destin désagrégée n'est pas un anodin coup du sort, ni une
histoire de règlement de compte réduit, mais la preuve qu'un pays marchait sur
la tête.
La recette immorale dépourvue de toute conscience et du moindre repère patriotique pour se gaver de l'illégitimité des richesses n'a pas été réduite dans le terrain des anciennes hautes autorités. La corrosion et le mal ont eu un déploiement plus large que les accaparements illégaux du foncier et ils ne se sont pas limités par l'usage de la force des galons ni par celui de la discrétion des inabordables salons. Pour se défendre, ceux que le peuple découvre aujourd'hui revêtant les habits de parfaits malfrats n'ont pas tout à fait tort de crier que leurs procès sont d'ordre politique. Pour l'œil populaire avisé et pour la conscience approfondie et si la réalité de tous les secteurs de l'économie venait à être scannée, le rendu pour compte dévoilerait une gigantesque rapine dont une large panoplie d'opportunistes n'ayant pas froid aux yeux ont été des acteurs attitrés. Les anciens nababs aujourd'hui condamnés ont été jugés pour des voiles mis sur des terres agricoles. Si l'on devait scanner ce domaine, il dévoilerait encore bien des secrets cachés et démontrerait à la vérité que les procès en justice en cours ne sont que la mise en lumière de graves procédés et d'actes condamnables dont bon nombre de téméraires ont usé. S'inquiéter seulement du parcours des EAC et leur vocation détournée donnerait une idée sur la perversion d'une gouvernance qui a permis à la piraterie de se déployer. Le lourd dossier ainsi ouvert mériterait une lecture et une prise en charge encore plus et mieux approfondies. |
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