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Mercato en Europe Une nouvelle donne pour les clubs

par Adjal L.

Si la tendance en Europe est au déconfinement, excepté la France où le gouvernement a ordonné l'arrêt du championnat, la reprise de la compétition est espérée dans les trois grands pays du football, l'Angleterre, l'Espagne et l'Italie. Cependant, la bataille contre le Covid-19 est loin d'être gagnée, et des doutes subsistent, car les championnats nationaux ne sont pas achevés, alors que la Ligue des champions est bloquée à mi-chemin des huitièmes de finale retour. Il reste donc à caser les quarts de finale, les demies et la finale. Si la même formule est maintenue, ce serait un grand chantier pour l'UEFA. Une rapide évaluation nous donne 17 rencontres à disputer. Aussi, l'idée d'un play-off est dans l'air. Autre obstacle et non des moindres. En l'état actuel de la situation de la pandémie, il est difficile d'éviter les contacts, même avec tout le protocole sanitaire mis en place et le huis clos. En Allemagne où la Bundesliga a repris depuis deux semaines, les règles de prévention semblent être suivies à la lettre et il faut avouer qu'aucun incident n'a été signalé jusque-là. Par ailleurs, il est évident que le sport roi est frappé de plein fouet par cette crise sanitaire, le manque à gagner étant faramineux, même pour les plus riches. Conséquence naturelle de cet arrêt forcé : il n'y a plus de rentrées d'argent comme c'était le cas auparavant et qui provenaient des droits TV, des sponsors, de sources annexes et de la billetterie. Aussi, le mercato estival devrait s'adapter à cette nouvelle donne.

Les achats et ventes de joueurs seront forcément réduits après force tractations. Une nouvelle politique est en train de voir le jour bien avant le coup d'envoi du mercato, à savoir l'échange « sec » assorti de compléments financiers modérés pour rendre possibles sportivement parlant ces opérations. Tout se réalisera en fonction des besoins des clubs et de la perspicacité des parties. Les dirigeants se trouveront cependant confrontés à un obstacle de taille. En effet, plusieurs joueurs prévus dans la liste des échanges tiennent à rester dans leurs clubs, quitte à «chauffer» le banc. Sur le plan sportif, ils estiment que les entraîneurs et les dirigeants abusent de leur pouvoir et qu'ils sont capables de relever le défi sur le terrain.

Certains vont refuser de partir, se basant sur leurs contrats toujours en cours. Bien rémunérés, d'autres joueurs s'élèvent contre cette pratique, et l'un d'entre eux a déjà annoncé la couleur crûment : « Je ne suis pas un sac de patates pour être échangé ! », a-t-il tonné. Comme on le voit, et à moins d'une rapide amélioration sanitaire, la reprise de la Ligue des champions n'est guère assurée. Quant au mercato estival, il va être animé, mais pas pour les mêmes raisons que les années écoulées.