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L'ESPRIT ET LA LETTRE

par Abdou BENABBOU

Le condensé de ce que doit être la future Constitution a de quoi ravir les plus sceptiques et se situe indéniablement à la même hauteur que les textes sacrés des nations les plus évoluées où la citoyenneté a un sens. Il serait inopportun de la barioler avec les différentes teintes que l'on attribue superficiellement à la démocratie car les définitions lui sont souvent prêtées selon les intérêts des idiologies qu'on lui accorde. Bien qu'elle soit un dogme dans des pays dits très avancés en matière de liberté et de bon sens donné à la responsabilité collective, elle est souvent marinée dans le sulfure en fonction des conjonctures.

Nombreux sont les points essentiels expurgés du texte proposé à débat et des éléments fondamentaux lui sont adjoints pour faire presque pâlir des nations qui ont sacralisé des libertés extrêmes. En soi, les nouveautés présagent pour l'Algérie une large base juridique censée dorénavant immuable pour une véritable nouvelle République et nul n'aura le droit aujourd'hui de mettre en doute la bonne foi du président de la République parce qu'il est en passe de prouver qu'il tient ses engagements.

A la base, on retiendra d'abord que la magistrature suprême ne sera plus désormais identifiée à une royauté et qu'un président n'aura plus un droit de vie et de mort sur son peuple et du seigneur qu'il était, il sera serviteur engagé et encadré sans trône et sans vizir.

Cependant, vu les perspectives qu'offre la future Constitution en effaçant les entorses et les accrocs passés, il est impératif pour qu'elle puisse gagner en efficacité, que tous ceux, patriotes et riches de leur savoir-faire, se débarrassent de leurs carcasses qui ont alourdi leur mutisme politique. La porte ouverte à une autre configuration de la classe politique les convoque avec insistance pour insuffler un air nouveau de liberté et de progrès pour le pays. Il serait dommageable de laisser s'installer encore une fois l'opportunisme le plus vorace.

Il restera bien évidemment à imposer la concordance entre l'esprit et la lettre.