Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Tlemcen: Agriculteurs et éleveurs reprennent espoir

par Khaled Boumediene

Les fortes précipitations qui se sont abattues sur l'ensemble des régions de Tlemcen ont ravivé les espoirs des agriculteurs et des fellahs et soulagé les éleveurs des zones agropastorales du sud de la wilaya. Désormais, les conditions deviennent de plus en plus favorables pour une bonne campagne agricole 2019 - 2020, surtout pour les agriculteurs qui ont semé durant le mois de décembre. Ils peuvent prétendre à une bonne production puisque les récentes précipitations leur seront très bénéfiques, comme a tenu à le souligner Sid Ahmed Drici Tani, un agriculteur de Hennaya. «Les précipitations soutenues qui ont balayé toute la région de la wilaya sont jugées bénéfiques pour toutes les cultures, notamment céréalières et aussi pour les cultures tardives dites de printemps. Les pluies auront également un impact positif sur le développement des arbres fruitiers et des couverts végétaux des parcours steppiques réputés par leurs importants cheptels. Les éleveurs de ces zones dédiées au pâturage s'attendent à une bonne production fourragère, qui réduira sans aucun doute le coût des aliments de leurs cheptels ovins et bovins. Mais, je conseille à tous les agriculteurs de procéder au désherbage des mauvaises herbes car pour pousser, une plante a besoin d'air et de lumière». En un mot, ces précipitations pourraient sauver, selon Hadj Mohamed, un agriculteur de Maghnia, le secteur agricole de la wilaya de Tlemcen qui a été marqué par un hiver sec. « Les conditions climatiques ont été cet hiver peu clémentes et le manque crucial des précipitations s'est fait trop ressentir par les agriculteurs des plaines de Maghnia, Hennaya et Aïn Nehala, des versants de Djebala, Béni-Snous, Sebra, Ouled Mimoun et des zones steppiques des localités de Sebdou, Bouihi, El Gor et Sidi Djillali au sud de la wilaya. Le stress hydrique a sévi depuis le début de la saison agricole et de nombreux champs et parcelles agricoles, notamment les céréales, avaient besoin de ces pluies salvatrices qui pourraient changer radicalement les choses», a-t-il indiqué.

Pour leur part, les habitants ont dû tous remarquer les couverts végétaux qui ont retrouvé leurs couleurs verdâtres. Et à l'exception de quelques superficies où les semis ont été irrigués par le système de pivots et par aspersion et où les cultures sont sorties de l'hiver avec des états de croissance très satisfaisants, voire excédentaires, et sont actuellement en avance pour la plupart, la faiblesse d'averses et les températures maximales semblent avoir pesé significativement sur le développement des cultures au cours des dernières semaines. Selon, l'ingénieur agronome Azzedine Lablack, «les pluies de printemps sont le facteur déterminant du rendement des cultures céréalières. La pluie permet de stabiliser le rendement des parcelles de blé. Ces pluies viennent au bon moment et permettent de régulariser le rendement à un bon niveau. Mais les agriculteurs doivent bien valoriser les intrants, tout particulièrement l'azote. On sait que le blé dur qui est semé en automne est très sensible au stress. Il bénéficie tout l'hiver jusqu'au début de la montaison des réserves en eau du sol, c'est-à-dire de l'épi de 1 cm jusqu'au grain pâteux, en passant par la dernière feuille, l'épiaison, la floraison et le grain laiteux. Et avec ces pluies il y a assez d'eau dans le sol et la maturation se passe bien».

Selon Abderrahim Benzemra, chef du service de l'organisation de la production et du soutien technique auprès de la direction de l'agriculture de Tlemcen, «cette année, les surfaces en céréales emblavées toutes espèces confondues représentent près de 176.200 hectares dont 88.200 hectares semés d'orge ». Il faut noter aussi que le blé dur occupe une grande part des superficies céréalières dans les localités agropastorales où les interactions entre l'élevage et les cultures font partie des anciennes traditions culturales. Et aussi l'orge, qui est longtemps considéré comme le principal aliment de base des ruraux. Il est aussi utilisé comme fourrage vert ou sec pendant plusieurs mois de l'année. Les chaumes forment un parcours précieux utilisé par les troupeaux après chaque récolte.