Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Le comportement algérien et le confinement

par Berkane Larbi

Face à l'épidémie du coronavirus qui s'installe, nul ne peut prévoir le scénario auquel sera confrontée l'Algérie durant les semaines, les mois à venir, vu la méconnaissance de l'ampleur de cette grave maladie qui se propage très rapidement et dont une masse importante de ceux qui sont infectés et non diagnostiqués, d'une part, et, d'autre part, les capacités existantes pour faire face, espérant que le confinement fera le nécessaire, c'est-à-dire l'éradication du coronavirus, après que les mesures réglementaires prises par l'Etat arrêtent et/ou réduisent la vitesse de la contamination.

Par ailleurs, nos structures de santé en seront comme ailleurs saturées et débordées si ce virus se propage « b3id char » comme l'exemple de l'Italie, l'Espagne et la France, raison pour laquelle l'Etat doit jouer son rôle pleinement mais aussi le citoyen.

Le citoyen algérien est devant une situation qui lui permet de marquer son histoire comme il l'a fait pendant une année dans le hirak «salmiya». En ce début du confinement imposé par l'Etat, on n'a pas vu le concours du citoyen bien au contraire on a vu des réactions beaucoup plus négatives à commencer par les commerçants, toutes catégories confondues, qui ont saisi l'occasion pour imposer des prix exorbitants sans aucun sens moral puis certains pharmaciens dont les prix des masques, de gel hydroalcoolique ont été augmentés trois (03) ou quatre (04) fois plus que les prix ordinaires.

Cependant, le citoyen participe directement ou indirectement à cette situation par le fait qu'il accepte alors qu'il pouvait prendre d'autres mesures pour que ces contrevenants et récalcitrants ne trouvent pas le chemin aussi facile pour s'enrichir au détriment du citoyen.

Aussi, le constat apparent, lors du confinement, du mauvais comportement de quelques minorités, des ignorants ne mesurant pas le risque de la maladie par la violence au sens figuré et là, on pose la question : la société algérienne est-elle violente par essence ? La réponse, c'est la présence d'un gène de la nervosité, très actif chez l'Algérien. Ce qui laisse constater, lors de ces dernières années, que la violence est générale. Dans la rue, au sein de la famille, à l'école, dans les stades ou à l'université, le phénomène n'épargne aucun lieu. Les raisons de ce mal sont nombreuses, enchevêtrées et complexes. D'origines géographique, historique, sociale, politique ou culturelle, les sociologues s'évertuent, ainsi, à trouver des explications au comportement agressif des citoyens algériens.

Également, certaines minorités ont dans leurs caractères de braver les interdits, de tenir tête à leurs patrons, se révolter au quart de tour face à leurs gouvernants, leurs épiciers, leurs boulangers, pousser des colères sur tout ce qui bouge, ne pas aimer être contredits, détester que leur équipe de foot perde et caillasser le terrain et pousser les supporters adverses à la moindre faute non sifflée. Et la liste est encore longue du comportement de l'Algérien !

Contrairement à cette minorité de caractère toxique et en ce début de crise, on a vu des signes bienfaiteurs : les étudiants sensibilisent au confinement, les rues vides et propres, les magasins fermés, les gens s'entraident, les volontaires qui désinfectent les rues et d'autres qui distribuent et/ou baissent les prix des produits alimentaires, etc.

Eu égard de ce qui précède, le problème du Covid-19 est très sérieux auquel chacun de nous doit prendre conscience et participe fortement aux sensibilisations et « inchallah », on arrivera. On ne peut que souhaiter au gouvernement de réussir dans tout ce qu'il entreprend pour éradiquer l'épidémie.

L'épidémie du Covid-19 aura peut-être le «mérite» de faire dévoiler les conditions de travail des médecins et paramédicaux dont chacun de nous doit distinguer les efforts que déploient ces gens-là avec tous les risques encourus auxquels ils sont exposés quotidiennement.

En un mot, il faut dire que tout le monde est concerné par la lutte contre ce Covid-19 et le citoyen est appelé à prendre ses responsabilités d'appliquer les mesures édictées par l'Etat en apportant son concours le plus absolu pour préserver inchallah notre nation de cet ennemi invisible et dangereux qui est le coronavirus (Covid-19).