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Football - Ligue 2: En attendant la reprise !

par M. Zeggai

Après la décision du gel des championnats en raison de l'épidémie de coronavirus, nous avons jugé utile d'établir pour nos lecteurs un bilan partiel à sept journées de la fin de la compétition et, également, anticiper sur les chances des quatre premières places donnant accès à l'étage supérieur et l'identité des deux malheureux relégables. A première vue, c'est la JSM Skikda qui a été la plus performante de la phase retour, ce qui lui a permis une ascension fulgurante en tête du tableau, alors que les autres, tels que l'ASMO, le MCEE, l'USMAn et le DRBT n'ont pas répondu à l'attente de leurs supporters.

L'OM, la JSMS et le WAT en pole position

C'est le trio gagnant. Le leader, l'OM, a réalisé un parcours de champion depuis l'entame de cette compétition et ce, avec le coach Cherif Hadjar. Mais le départ de ce dernier au MOB a quelque peu fragilisé les Médéens comme en témoignent leur irrégularité lors de la deuxième manche. Mais, ceci ne nous empêche pas de placer l'OM comme l'un des plus sérieux candidats à l'accession, même s'il reste sous la menace de la JSMS qui s'est avérée comme la grande surprise quand on sait que les Skikdis ont comptabilisé la bagatelle de huit points de retard sur l'actuel leader à la fin de la phase aller. Avec l'une des meilleures défenses du groupe et la présence de Merzougui qui a retrouvé ses sensations de buteur, on peut dire sans risque de se tromper que la JSMS, seule équipe à avoir engrangé neuf points lors des trois derniers matches, s'est bien relancée quant à son retour parmi l'élite, avec notamment un reste de parcours qui lui est favorable. Quant au WA Tlemcen, il reste le plus intraitable de ce championnat à domicile avec 12 victoires et un seul nul concédé face à l'OM à Tlemcen. Avec une telle performance, les Widadis auraient composté avant terme leur billet pour la Ligue 1 s'ils avaient réussi à gérer leur inexplicable vulnérabilité à l'extérieur.

Le RCR, le RCA et l'ASK en outsiders

Le RCR aurait pu prétendre à un meilleur classement au vu des sept points concédés à domicile. Si demain, le Rapid venait à rater l'accession, il ne devra s'en prendre qu'à lui-même en raison des erreurs de gestion commises par le président Mohamed Hamri et ses collaborateurs, comme en témoignent les décisions irréfléchies qui se sont répercutées sur les résultats, sans pour autant oublier l'échec du recrutement d'intersaison. La suite de la compétition s'annonce difficile pour le RCR avec deux déplacements consécutifs chez le RCA et WAT et des sorties à Arzew et Boussaâda pour trois réceptions, le MCEE, la JSMB et l'ASMO.

En revanche, le RCA, en sa qualité de promu, s'est parfaitement illustré en ramenant la bagatelle de 12 points avec la meilleure attaque (12 buts inscrits) avec l'OM à l'extérieur. L'arrivée de Kamel Bouhellal a, semble-t-il, métamorphosé l'équipe comme le prouvent les chiffres. Avec la venue du RCR, l'OMA, l'ABS et le MCS, les Arbéens sont idéalement placés pour concrétiser le rêve de leurs inconditionnels, même s'ils devront se rendre chez le MCEE, la JSMB et l'ASMO.

Pour sa part, l'ASK est considérée comme l'équipe la plus irrégulière de ce championnat ayant consommé jusque-là quatre entraîneurs, Belachter Mohamed, Noureddine Maroc, Rachid Bouarata et Mohamed Bacha qui a remis le tablier après la 21ème journée. A sept encablures de la fin de ce challenge, mathématiquement, l'ASK peut toujours espérer la montée, mais a-t-elle les moyens pour résister à la pression des derniers matches décisifs ?

Les déceptions : MCEE, ASMO, DRBT, USMAn et MCS

Par leur statut d'anciens pensionnaires de l'élite, on peut dire que ces cinq clubs ont été les plus décevants de ce groupe. Ces équipes, pourquoi le nier, ont été gérées d'une manière chaotique, sans aucun véritable projet sportif. Sur le plan des résultats, le MCEE a débuté le championnat avec quatre nuls d'affilée et s'est distingué par son inconstance en cédant la bagatelle de 14 points sur son terrain. Ce qui est énorme pour un postulant à l'étage supérieur.

De son côté, l'ASMO a certes été victime d'une crise financière sans précédent, mais les dirigeants n'ont jamais été à la hauteur de leurs promesses en se basant sur des joueurs de divisions inférieures pour ne pas mettre la main à la poche et monter une équipe compétitive. Les Asémistes ont pris huit points en dehors de leurs bases, mais en ont concédé dix à domicile et une déroute honteuse par 6 à 0 à Boussaâda (19ème journée). Pour rappel, l'ASMO a été la seule formation à avoir été battue chez elle par la JSMB. Avec un match en retard contre l'USMH, la situation risque de se compliquer avec quatre sorties à Annaba, Khroub, Médéa et Relizane, entrecoupées par les réceptions du MOB, le DRBT et le RCA.

Le DRBT, lui, est victime des décisions unilatérales de son président Taher Guerraiche, qui persiste à gérer le club comme sa propre propriété. C'est la réalité du terrain. Le parcours effectué jusque-là est qualifié de catastrophique pour le Difaâ qui en est à son sixième entraîneur, battant ainsi le record de l'instabilité technique avec les deux Tunisiens, Lassaâd Lehachemi et Lotfi Djebara et les locaux Mounir Zeghdoud, Sofiane Nechma et Mustapha Biskri, avant que ce dernier ne soit remplacé par Karim Zaoui.

Pour l'USM Annaba, les saisons se suivent et se ressemblent. La guerre des clans et des intérêts personnels ont fini par scotcher ce mythique club dans l'antichambre de l'élite, par la faute de dirigeants auteurs de décisions qui ne répondent à aucune logique. Certes, le retour de Kamel Mouassa a quelque peu redressé la barre, mais l'USMAn semble bien partie pour demeurer encore une saison là où elle est.

Pour le MCS, il a été tout simplement délaissé par les siens. Avec des dettes de plusieurs milliards, des caisses vides, des joueurs sans salaires, on peut dire que le MCS a été obligé de se contenter de sauver sa place dans cette division.

Plusieurs équipes au bord du gouffre

Ces équipes sont sérieusement menacées. Les Boussaâdis, avec un parcours mi-figue mi-raisin, devront se tenir sur leurs gardes pour éviter toute mauvaise surprise, d'autant plus que la suite du parcours ne s'annonce guère de tout repos avec des déplacements chez le MOB, qui joue son maintien, le RCA, un candidat à l'accession, le DRBT et le MCEE, et trois réceptions dont celle l'OM et le RCR, deux sérieux postulants à la Ligue 1.

L'OMA est victime de ses dirigeants qui n'ont à aucun moment trouvé de solutions de financement et des autorités locales qui se sont immiscées dans la gestion directe de l'équipe et «freiné» les subventions alors que les comptes sont bloqués. Cela s'est répercuté sur le moral des joueurs qui sont beaucoup plus préoccupés par leurs salaires impayés. Ce qui explique la situation actuelle de l'Olympique au classement.

Pour les deux équipes de Béjaïa, le MOB et la JSMB, elles sont en proie selon nos informations, à des manœuvres de déstabilisation de l'extérieur. Car, il est impensable que les Crabes et leurs voisins de la JSMB continuent de broyer du noir au sein d'un groupe largement à leur portée. Aujourd'hui, les deux clubs de Yemma Gouraya luttent pour leur survie après des parcours catastrophiques jamais connus par ces deux teams.

Enfin, l'USMH, on ne le répètera jamais assez, est devenu un géant aux pieds d'argile. L'USMH est la seule équipe de cette division qui n'a pas inscrit le moindre but à l'extérieur depuis l'entame de la phase retour. Etonnant pour ce grand vivier de jeunes talents, n'est-ce pas ? A présent, les Harrachis sont considérés comme les premiers potentiels relégables, surtout avec le jeu des coulisses.