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Un sentiment de peur et d'inquiétude: La ville presque paralysée

par M. B.

Une ville pas très mouvementée et une ambiance morose a régné hier dans le centre-ville d'Oran. La pandémie du coronavirus a freiné considérablement la dynamique d'une ville qui habituellement vit au rythme d'un mouvement intense avec la circulation et le brouhaha des marchés. L'annonce par le ministre de la Santé du passage à la phase 3 de l'épidémie du coronavirus a créé la panique chez les parents qui craignent le pire avec la propagation du Covid-19. Beaucoup appréhendent les jours à venir et s'inquiètent de l'évolution de la situation si le confinement total serait décrété. Rester à la maison, déplacements pour les urgences seulement et beaucoup d'hygiène, c'est ce que tout le monde ne cesse de répéter sur les réseaux sociaux, devenus pour la circonstance le meilleur moyen de sensibilisation et aussi de distraction en ce temps de crise. « Pour préserver votre santé et celle des autres, restez chez vous », c'est le mot d'ordre des facebookers qui ont innové dans la publication des posts de sensibilisation. Les mesures exceptionnelles annoncées par le président de la République et qui sont entrées en vigueur à partir d'hier ont fait d'Oran une ville vivant au ralenti donnant une ambiance des premiers jours du mois de Ramadhan. Pas de transports en commun. Bus et tramway à l'arrêt. Certains commerces étaient fermés, d'autres se sont plaints des grossistes qui ont baissé rideau deux jours avant l'application des mesures exceptionnelles. Pour un commerçant vendant des produits d'hygiène et d'entretien, « si les grossistes restent fermés, la pénurie va s'installer et nous serons obligés de fermer à notre tour ». Au marché de fruits et légumes d'El Hamri, les prix se sont plus ou moins stabilisés par rapport à la semaine dernière. L'activité dans le marché n'a pas changé. Les citoyens faisaient leurs courses comme d'habitude sans sombrer dans la panique et la polémique. Pour d'autres, la peur d'aller vers le confinement total les a incités à faire des réserves d'approvisionnement supplémentaires en attendant que la situation redevienne normale.