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JS Kabylie: Lorsque la stabilité fait défaut

par Adjal L.

Il est évident que personne ne doute des intentions de Mellal de redonner à la JSK son lustre d'antan. Il a eu du mérite lorsqu'il a évité que son club rétrograde en Ligue 2, ce qui a permis au club du Djurdjura d'être le recordman de l'élite depuis son accession en 1969. Mellal n'a jamais lésiné sur les moyens, en recrutant des joueurs. Cette saison, selon lui, devait couronner ses efforts.

Certes, la JSK joue toujours les premiers rôles, mais l'espoir du titre se dissipe de plus en plus au fil des résultats en dents de scie. Depuis la reprise de la phase retour en effet, les coéquipiers de Benbot ont manqué de constance, alignant un parcours qui est loin d'être celui d'un futur champion, avec deux victoires seulement pour deux nuls et une lourde défaite samedi au stade du 20-Août 1955.

Et pourtant, il a mis ses joueurs à l'aise, en leur octroyant trois primes à la veille de ce match qu'il savait important. Ce geste, finalement, n'a pas débouché sur le retour sur cet investissement. On assure même qu'il avait promis une double prime en cas de succès face au CRB.

Or, les coéquipiers de Hamroun se sont inclinés à Alger. Le premier réflexe des fans a été de s'interroger sur les choix de l'entraîneur Zelfani, qui a affirmé « assumer ses choix » dont certains ont étonné plus d'un. Questionné par les journalistes, le coach tunisien a déclaré texto : « Ce qui nous a manqué aujourd'hui, c'est la rigueur, le réalisme et la grinta, notamment en première mi-temps. Cela prouve qu'il y un problème mental ». En matière d'explications, ce n'est guère convaincant, car un technicien est censé inculquer un système de jeu à son équipe et donner des directives claires et positives à ses joueurs. Zelfani était-il perturbé par le rejet de son dossier par la structure compétente ? Même si c'était le cas, ce n'est pas une excuse. La JSK a bel et bien perdu son match face à un rival supérieur dans bien des domaines, dont celui de la tactique. En outre, Yamen Zelfani a commis quelques erreurs. Enfin, pour tenter de minimiser les critiques, il a révélé avoir écarté Banouh pour des choix tactiques et sanctionné le Kenyan Juma pour des raisons disciplinaires. Comme la grande majorité des clubs des Ligues 1 et 2, la JSK a changé trop souvent d'entraîneurs et ce, à la moindre série de contre-performances. Elle est bien loin l'époque où la JSK était citée en exemple dans ce domaine, du temps de Khalef et Ziwotko.

Et, fatalement, ces changements se répercutent sur le groupe, dans la mesure où chaque technicien a sa propre philosophie de jeu et sa méthode de travail. Et ce sont les joueurs qui subissent invariablement les conséquences de cette valse des entraîneurs. Comment alors acquérir l'indispensable stabilité tactique après tous ces changements ? On mettra aussi sur la balance la pression exercée par le président Mellal qui a toujours exigé le titre. Ainsi conditionnés, les joueurs ne peuvent pas s'exprimer sur le terrain comme ils aimeraient. Hormis les matches face à l'ASO, au NCM, au PAC et au MCA où l'attaque a inscrit 13 buts, les attaquants ont été moins efficaces dans de nombreuses rencontres.

A neuf reprises, un seul but a été marqué, alors qu'ils n'ont pas trouvé le chemin des filets adverses à cinq reprises. En tout, 25 buts en 20 matches, ce qui donne une moyenne médiocre, surtout pour un postulant au titre. Il faut rappeler encore qu'au terme des quatrième, cinquième et sixième journées, les Canaris ont subi trois revers consécutifs qui pèsent lourd aujourd'hui. Par ailleurs, les Canaris ont un calendrier difficile à gérer au mieux, avec quelques déplacements à risques (ESS, ASAM, JSS et MCO). Sur la base de leurs parcours à l'extérieur, ce sera vraiment ardu pour eux. En revanche, l'USMBA, le CSC, le MCA, l'USMA et le CABBA se produiront au stade du 1er-Novembre de Tizi-Ouzou. Dans quelques journées, il sera alors temps d'effectuer un calcul des probabilités où bien des surprises pourraient survenir.