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En réaction à la «répression policière»: Les enseignants du primaire appellent à une action nationale

par M. Aziza

La Coordination nationale des enseignants du primaire a appelé l'ensemble des fonctionnaires de l'école primaire, ainsi que des autres paliers, à consacrer, aujourd'hui, dix minutes à la contestation au sein des écoles avant l'entrée en classe. Et ce, pour dénoncer la répression policière dont ont été victimes les enseignants grévistes à Alger lundi passé.

Un des porte-parole de la coordination, en l'occurrence Kamel Grine, a affirmé que certaines écoles ont observé hier une action de contestation pour «dénoncer les brutalités policières à l'encontre des enseignants, mais nous voulons que cette action de protestation soit généralisée à travers l'ensemble des écoles au niveau nationale, pour ce mercredi (aujourd'hui NDLR)».

Plus d'une dizaine d'enseignants protestataires ont été blessés, «des blessures qu'on dira légères, mais elles sont humiliantes», s'est insurgé le porte-parole de la coordination. Les membres de la coordination ont appelé les enseignants à se concerter entre eux pour décider de l'action à entreprendre en réponse à «ces dépassements». A noter que les enseignants grévistes ont remis au ministère leur plateforme de revendications.

Dans un communiqué rendu public hier, l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (l'Unpef) a dénoncé elle aussi «la répression policière contre les enseignants». Le syndicat s'est dit choqué, «alors qu'on s'attendait à une ouverture de dialogue, et à plus de liberté d'expression, mais nous voilà en train de revivre les mêmes pratiques d'avant le mouvement populaire», regrettent les rédacteurs du communiqué.

Le syndicat a dénoncé la répression et les interpellations des enseignants, sollicitant l'intervention urgente des hautes autorités du pays pour la prise en charge des dossiers de la famille de l'éducation, en fixant comme priorité le respect effectif des droits à la liberté d'expression, à la grève et à la manifestation publique ainsi que le droit à l'exercice syndical.

Pour rappel, l'Unpef a déjà appelé à une grève nationale le mercredi 26 février. Un débrayage qui sera suivi par un sit-in devant le siège du ministère à Alger et de marches à travers le territoire national.

L'Unpef a mis déjà sur la table une dizaine de revendications, entre autres la refonte complète du système éducatif en révisant les programmes et l'encadrement dans le but d'atteindre une école de qualité. Et elle réclame en outre l'indépendance de la fonction publique et l'élaboration d'une loi fondamentale spéciale pour le secteur de l'éducation, la revalorisation des salaires et des primes et la réinstauration du droit à la retraite sans condition d'âge.