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La mobilisation des étudiants se poursuit

par M. Aziza

Le ?Hirak' bouclera bientôt une année. Les marches pacifiques des étudiants et autres citoyens se poursuivent. Hier, encore les étudiants soutenus par un nombre important de citoyens ont investi la voie publique, en ce 51ème mardi consécutif. Et ce, pour exiger, encore une fois, «une transition démocratique en douceur et l'édification d'un Etat de droit basé sur l'indépendance effective de la Justice». En dépit de certaines mesures d'apaisement, notamment avec la libération de certains détenus, la rue ne décolère pas. Des manifestations sont enregistrées, dans plusieurs wilayas du pays. Les manifestants, les étudiants en particulier, revendiquent un changement radical du système.

A Alger, les manifestants se sont regroupés à la place des Martyrs pour se rendre à la place Audin, suivant leur itinéraire habituel, et ce, en présence du dispositif sécuritaire déployé tout au long du parcours. Mais avant la procession, certains manifestants ont exprimé leur soutien au procureur général du tribunal de Sidi M'Hamed, en le citant nommément «Sid Ahmed Belhadi», à travers le débat public qui est devenu un rituel avant chaque manifestation, notamment le mardi.

Pour rappel, ce procureur avait requis l'acquittement pour une vingtaine de manifestants arrêtés lors d'une manifestation du vendredi. Il a été félicité par les familles des détenus et les avocats pour «sa plaidoirie» en faveur des ?hirakistes' et en faveur notamment de la démocratie et de la liberté d'expression. Des manifestants ont appelé les acteurs du Hirak à le soutenir car, selon certaines sources, le procureur Sid Ahmed Belhadi aurait été convoqué par l'Inspection générale du ministère de la Justice, suite à sa plaidoirie. D'autres manifestants ont rendu hommage, à travers leur intervention, au soldat victime de l'attaque qui a ciblé un détachement de l'ANP, dans la zone frontalière de Timiaouine, à Bordj Badji Mokhtar, commise par un kamikaze à bord d'un véhicule piégé. Un des manifestants a affirmé que «ces soldats sont nos enfants». «On n'est pas sorti contre la police ou contre notre armée, mais contre les pratiques mafieuses du gang qui a mis à genoux le pays et qui a poussé notre jeunesse à fuir le pays ou à mourir en mer», dit-il. Les manifestants ont scandé les slogans habituels ?Etat civil et non militaire' et d'autres en faveur de la libération de tous les détenus d'opinion qui sont toujours en prison. D'autres entonnaient des slogans hostiles au président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Des slogans hostiles au ministre de la Justice Belkacem Zaghmati et contre le maire d'Alger-centre, ont été également entonnés par la foule. Fait anodin, un coq était présent hier, à la marche des étudiants, suite à une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux faisant état de la «réquisition» d'un coq à El Biar, suite à une notification de voisins qui ne supportaient plus le chant du coq. Une vidéo qui a suscité polémique et moquerie.

D'ailleurs, les services de la Communication de la wilaya d'Alger ont apporté un démenti sur la véracité des faits, à travers un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction. Il a été précisé que «cette histoire de coq» remonte au mois de mars 2017, lorsqu'une notification a été adressée par les services de Sécurité d'El Biar par un citoyen, dénonçant le bruit et les désagréments causés par le coq de son voisin.

Les services de la police ont précisé que les faits rapportés à travers cette vidéo sont infondés. En précisant que les services de Sécurité ne sont jamais entrés dans le domicile du plaignant ni n'ont saisi de coq. Il s'est avéré après enquête que c'est le voisin du propriétaire du coq qui avait enregistré la vidéo et l'avait publiée et que ses déclarations sont complètement infondées. «Des mesures légales vont être prises à l'égard de l'auteur de la vidéo», précise la cellule de communication de la Sûreté de la wilaya d'Alger.