Nombreux sont les observateurs qui pensent que le football le plus agréable à voir est celui du Paradou AC. Certes, les Académiciens ne jouent pas les premiers rôles et s'inquiètent même pour leur avenir parmi l'élite, mais ils n'empêchent que leur jeu fait de passes précises et répétées plaît aux puristes. Pour expliquer ce paradoxe on évoquera en premier lieu le départ vers le Portugal du meilleur buteur du dernier exercice Naïdji. Ensuite, le PAC n'a effectué aucun recrutement avant le coup d'envoi de l'actuel championnat. Et ce n'est que contraint et forcé par le manque de réalisme en attaque que les responsables ont engagé deux attaquants jeunes et inconnus sur le marché.

Comme tout club engagé sur le front africain, les blessures et la fatigue ont freiné l'élan des poulains de Francisco Chalo. Enfin, il y a eu des défaites imméritées au regard de leurs prestations. C'est ce manque d'efficacité que l'entraîneur portugais s'efforce de combattre depuis belle lurette. A Agadir pourtant, et pour le compte de la dernière journée de la phase de poules de la Coupe de la CAF, les coéquipiers de Moussaoui ont étalé leur savoir-faire face au leader du groupe, le Hassania local. Après leur élimination de cette compétition, ils peuvent se consacrer pour le championnat où ils doivent engranger des points pour être à l'abri d'une mauvaise surprise. Jeudi après- midi, ils ont effectué un premier pas en écartant de leur chemin l'USB.

L'objectivité nous oblige à écrire qu'on n'a pas revu le Paradou habituel qui pratiquait un football académique. Pourquoi ? Peut-être en raison de la pression liée à l'obligation d'une victoire pour se dégager de la zone des turbulences. Certes, nous avons eu droit à quelques séquences de jeu en triangle, mais il y a eu trop de maladresses et de mauvais choix. Certains Pacistes, et en raison de leur technique, ont tendance à «en rajouter», perdant le ballon au profit des Biskris combatifs à souhait et nullement impressionnés. Encore une fois, les coéquipiers de Mouali ont cédé à la tentation des longs ballons à destination de leurs attaquants, leur compliquant ainsi la tâche face à une défense de l'USB bien en place devant son gardien Bousseder. Après avoir transformé le penalty, les Académiciens sont restés sous la menace des Biskris, jusqu'à que leur gardien ait commis l'erreur de trop dans sa surface, se faisant lober par Bouzok.

Donc, le coach Portugais, et jusqu'à preuve du contraire, reste toujours confronté au problème de l'efficacité et, selon nos observations, il ne «recadre» pas ses poulains lorsqu'ils commettent des fautes évitables en raison de la philosophie de jeu qu'on leur a enseignée au centre de formation. Cette victoire est bonne à prendre bien évidemment, mais elle n'ajoute rien à leur crédit, sachant qu'elle est logique face à une équipe lanterne rouge, qui n'a glané qu'un seul point de ses huit déplacements. Autrement plus ardue sera la tâche face au MCA dont le match est à programmer par la LFP. Ensuite, ce sera la JSK à Tizi-Ouzou avant la réception de la JSS. S'ils ne reviennent pas au jeu qui a fait leur renommée et si les deux recrues en attaque ne confirment pas leurs promesses, le PAC risque de connaître des moments difficiles, même à domicile. Autrement dit, les Pacistes doivent mettre fin aux paradoxes qui les privent de jouer les premiers rôles en championnat.