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Tout manque à El Ogla

par Ali Chabana

El Ogla est une daïra à vocation agropastorale située à la limite administrative de la wilaya de Khenchela. Une région steppique peu pourvue en équipements sociaux. El Ogla et ses trois autres communes, Mazraâ, Stah Guentis et Bejen, font partie d'un territoire ancré dans un espace accidenté. Les habitants sont souvent des petits agriculteurs, éleveurs ou commerçants. Ici, la terre qui a enfanté Cheikh Larbi Tébessi, natif de Stah Guentis, les gens espèrent un jour sortir de leur anonymat, bénéficier d'un quelconque projet, à même de leur rendre l'espoir, d'une vie décente.

Ici on ne demande pas la lune, mais seulement un peu d'égard et de reconnaissance, car la région a vécu les affres les plus atroces de la décennie noire.

Des familles entières ont dû quitter leurs terres pour se réfugier plus loin, à Chéria, à Tébessa. Et le retour n'était pas aisé pour rétablir les liens avec ceux qu'on était forcé d'abandonner. Pour toutes ces raisons, El Ogla et les autres localités de l'ouest de la wilaya de Tébessa sont restées loin du compte, embourbées dans leurs insuffisances, le marasme d'une quotidienneté morose. Alors, la dernière visite du wali Attallah Moulati sera-t-elle salutaire ? L'on continue d'espérer, diront les citoyens de la contrée. Le chef de l'exécutif de la wilaya s'est rendu sur place afin de prendre le pouls, de tâter le terrain, de s'informer de l'état des lieux. Et les habitants lui ont soulevé leurs préoccupations majeures, la santé entre autres.

Ici le projet d'un hôpital de 60 lits traîne depuis quelques années déjà, quand sera-t-il réceptionné, le wali promet qu'il sera livré bientôt, avec en plus son équipement d'un scanner médical. Pour le moment, les malades doivent se déplacer jusqu'à Chéria ou Tébessa, voire la voisine Khenchela, pour se soigner ou se procurer des médicaments. Le cadre de vie des gens d'El Ogla n'est pas leur premier souci, eux qui sont habitués aux coups de vents poussiéreux, et pourtant ils voudraient voir leurs routes bitumées, leurs lampadaires bien entretenus, leurs écoles bien sécurisées, et puis pourquoi pas quelques espaces de détente. La wali leur a annoncé des dotations financières supplémentaires pour des opérations de travaux d'aménagement urbain.

A Stah Guentis, fief du mausolée Sidi Abid, les gens s'accrochent encore à la lueur de lumière bénite pour que leur hameau puisse un jour sortir la tête de l'eau du sous-développement, du mépris érigé en règle par certains comportements bureaucratiques et du manque harassant. Ces sont ces disparités et inégalités que les autorités de la wilaya veulent amincir et réduire, à défaut de les éradiquer, à travers des programmes d'équipements publics nécessaires au profit de la population locale, de la sédentariser par des projets concrets, d'éliminer toutes les formes de l'injustice sociale et du besoin, enfin d'ouvrir devant les gens de nouvelles perspectives.