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Education: Grève dans le primaire et mécontentement chez les syndicats

par M. Aziza

Les récentes déclarations du ministre de l'Education, Mohamed Ouadjaout, portant sur l'entrée en vigueur du statut particulier des travailleurs de l'Éducation, au plus tard le 31 mars prochain, ne semblent pas clamer les esprits, notamment parmi les enseignants du primaire.

Hier, encore certains établissements primaires ont été paralysés par la grève, avec un taux de suivi de 100 %, dans la wilaya de Tizi Ouzou, et une marche a été organisée jusqu'à la direction de l'Education, selon les initiateurs de cette action. Les enseignants ont brandi une banderole sur laquelle, était écrit «La dignité de l'enseignant est une ligne rouge» en scandant «on poursuivra le débrayage jusqu'au changement». A Alger-ouest, le taux de suivi de la grève a été autour de 90% et de 50 % à Alger-est, il a été par contre très faible à Alger- centre, ne dépassant pas les 10%. C'est ce qu'a été, d'ailleurs, confirmé auprès du porte-parole de la coordination des enseignants du primaire, section centre, Kamal Grine.

Selon ce dernier la grève devra se poursuivre avec un rassemblement prévu aujourd'hui (mardi) devant l'annexe du ministère de l'Education nationale à Ruisseau (Alger), pour non seulement protester contre les conditions socioprofessionnelles qualifiées de « déplorables » mais aussi pour décider de la suite à donner à leur mouvement de protestation déclenché depuis le 06 octobre dernier. Sachant que l'idée d'aller vers une grève ouverte n'est pas à écarter. Interrogé sur les déclarations du ministre de l'Education portant sur l'entrée en vigueur du nouveau statut particulier dès le mois de mars, il répond que « les enseignants ont déjà entendu ce disque à l'ère du gouvernement de gestion des affaires ». Et de s'étonner « comment se fait-il que le ministre ignore l'enseignant qui est la pierre angulaire dans la réforme de l'Ecole, en appelant, en premier lieu, les parents d'élèves pour discuter de la refonte des programmes scolaires, sauf, dit-il, s'ils veulent monter les parents d'élèves contre les enseignants ! » craint-il. Il poursuit « je pense que le ministre doit, en premier lieu, arracher les mauvaises herbes qui sont autour de lui, pour penser après à la révision des programmes» Pour Abdelouahab Lamri Zeggar, porte-parole de l'Union nationale des personnels de l'enseignement et de la formation (UNPEF), les modifications qui vont être apportées suite à l'entrée en vigueur du statut particulier des travailleurs de l'Education sont « minimes voire insignifiantes ». Il explique que dans le cadre de ces changements, les modifications apportées vont garantir la promotion de l'enseignant assistant au grade d'enseignant du primaire, et le grade passera de la catégorie 7 à 10, les enseignants du primaire et les enseignants principaux du primaire seront de la catégorie 11 à 12 et de 12 à 13, respectivement. Mais pour Zeggar cette promotion n'améliore guère le pouvoir d'achat de cette catégorie, « ils percevront une augmentation qui ne dépasse pas les 1.730 DA » et avec aucune répercussion sur les salaires du personnel du Moyen et du Secondaire. L'UNPEF réclame une révision, de fond en comble, du statut particulier en dehors de la Fonction publique. Il exige une nouvelle grille de salaires pour les 3 paliers, avec un régime indemnitaire incitatif. Et réclame concernant le volet pédagogique, une transition vers une école de connaissance tout en impliquant les enseignants dans la refonte des programmes.