Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Nettoyer le pays de qui et de quoi ?!

par El-Houari Dilmi

Le président de la République, en état de grâce, est plutôt crédité de bonnes intentions chez l'Algérien lambda. Son Premier ministre aussi, même si son gouvernement est jugé comme étant le «plus pléthorique » dans les annales politiques du pays. Pour les deux têtes de l'exécutif, la «première urgence» pour le pays est de laisser son peuple «respirer un peu». Fatigué, blasé, abusé, blousé, taxé, retaxé, voire grugé, l'Algérien lambda a d'abord besoin de respirer, avant de grugermanger, aller à l'école, s'habiller, ou même voyager à l'étranger. La priorité pour la nouvelle équipe gouvernementale serait aussi de « nettoyer » le pays, devenu un repaire grandeur nature de toutes les « mains baladeuses » et autres aigrefins en col blanc. Mais pourquoi a-t-on attendu soixante berges pour enfin décider de nettoyer le bled, sur «décision politique» par-dessus le marché ? Mais nettoyer tout le pays de quoi, de qui, quand, comment, et pourquoi ?! Après avoir pris le mauvais pli de nettoyer sa maison en cachant toute la poussière sous le grand tapis du salon national, le pays fera-t-il comme celui qui nettoie à grande eau sa demeure, en jetant tout avec, y compris ceux qui l'occupent ? Parce que les Algériens sont un peuple-bouclier contre un pays antichoc, l'heure est à savoir s'il faille nettoyer nos rues trop sales, nos cités décrépies, nos villes polluées, et laisser nos mentalités en jachère ? Un peu comme celui qui prend le soin de «laver» sa conscience avant de faire ses ablutions, a quoi sert-il de prier si l'on prêche dans le désert, la question «dialectique» n'étant pas celle de faire son travail, mais surtout de le bien faire ?! Aussi vrai que le grand «lessivage» commence d'abord par faire la révolution dans nos caboches, rien ne sert à sortir le karcher lorsque la «crasse» n'est pas là où l'on pense qu'elle se «niche».