Les médecins résidents de l'établissement hospitalier spécialisé en pédiatrie (EHS) de Canastel dénoncent une «injustice flagrante» dans le traitement de leurs états de salaires et de leurs indemnités (primes de garde et de glissement) et le «silence complice» des autorités sanitaires, pourtant averties à maintes reprises de ces «abus», qui n'a rien fait pour réhabiliter les résidents.

Le premier reproche fait par les résidents est le gel depuis presque deux ans des salaires de trois mois (avril/mai/juin) de l'année 2018 par le Contrôleur financier et ce en dépit des réclamations incessantes des concernés. Ces salaires bloqués concernent la période de la grève illimitée des résidents observée en 2018. «Les résidents de presque tous les autres établissements hospitaliers, à travers la wilaya et ailleurs, ont perçu leurs salaires pour cette période de grève, sauf à l'EHS Canastel. Nous avons contacté à plusieurs reprises le directeur de cet établissement pour débloquer nos salaires, mais il refuse toujours. Il justifie son refus par le fait que le ministère de tutelle n'a pas adressé une correspondance détaillée pour le versement de ces salaires», regrette le délégué des résidents de cet EHS. Selon notre interlocuteur, qui s'est déplacé à notre rédaction, ils sont 195 résidents de 4 spécialités médicales concernés par ce gel des salaires de 3 mois. Outre le gel des salaires, les médecins résidents n'ont pas touché leurs primes de garde depuis 9 mois, alors que pour les résidents de cet établissement détachés dans d'autres structures cette prime n'a pas été versée depuis 18 mois. Les résidents n'ont pas également touché leurs primes de glissement depuis une année. Les concernés dénoncent également le retard « prémédité » et « fréquent » dans le versement des salaires des médecins résidents contrairement aux autres travailleurs de cette structure. « Nous ne voulons pas observer une grève générale pour réclamer nos droits parce que cette action pénalisera essentiellement les enfants malades, mais nous sommes prêts à tenir des rassemblements de grande envergure pour arracher nos droits. Nous réclamons seulement nos salaires. Ils ne cessent de nous promettre que les primes et autres indemnités seront versées incessamment cependant ça fait 9 mois que nous n'avons pas touché un sou», déclare un délégué des résidents qui annoncent la tenue, dans les prochains jours, d'un sit-in pour dénoncer une «politique de ségrégation» dans le traitement des états de salaires et des primes des médecins.