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Alger: La mobilisation des étudiants se poursuit

par M. Aziza

Des centaines de manifestants, des étudiants soutenus par des citoyens de toutes les catégories étaient hier dans les rues d'Alger, en ce 43ème mardi, et ce cinq jours après l'élection de Abdelmadjid Teboune à la présidence du pays, pour dénoncer la «répression» et «le passage en force des élections».

D'autres manifestations ont également eu lieu dans d'autres villes du pays. Bien que les services de la DGSN ont déjà démenti les informations faisant état de répression policière jeudi et vendredi dernier à Oran, les manifestants ont réclamé hier, à travers leurs slogans et leurs pancartes «une enquête approfondie sur ce qui s'est passé à Oran». Certains ont brandi des pancartes sur lesquelles est écrit «Je suis Oran» ou «le Vendredi tous à Oran».

La marche a pris son départ de la place des Martyrs après un débat citoyen dans le cadre du «Forum public» des étudiants, notamment autour de l'appel lancé par le président de la République fraichement élu, Abdelmadjid Tebboune, qui avait invité, vendredi, les acteurs du Hirak populaire à «un dialogue sérieux».

Certains manifestants ont posé des conditions pour amorcer ce «dialogue» ou ces «ces négociations» en précisant qu'il faut d'abord libérer les «détenus d'opinion». Et rappelant que «c'est garce à eux et au peuple qui a manifesté pendant plus de neuf mois qu'aujourd'hui Abdelmadjid Tebboune est président». D'autres disent refuser de négocier avec un président qui pour eux «n'a aucune légitimité populaire» en scandant «On n'a pas voté». D'autres par contre se sont dit contre la récupération du Hirak par des opportunistes qui s'autoproclament porte-paroles du mouvement populaire. «Le hirak n'est pas un parti politique, il n'a pas besoin de représentants, il a des revendications et c'est au pouvoir en place de les appliquer selon les priorités, la première revendication est la libération des détenus», lit-on sur une pancarte.

Certains ont revendiqué l'indépendance de la justice et la liberté de la presse. D'autres répliquant que «c'est à la presse de se libérer elle-même».

Les avis divergent toujours sur la question de savoir s'il faut accepter d'aller vers le « dialogue» ou les «négociations». Des manifestants scandaient : «il n'y aura pas de dialogue avec un président illégitime» ou «on ne négocie avec la bande».

Mais, dans les débats publics entre citoyens, certains ont voulu que le dialogue soit ouvert avec une partie des détenus une fois libérés.

D'autres ont précisé que le fait que le nouveau président de la République ait demandé l'ouverture d'un «dialogue sérieux avec le hirak» veut dire que le pouvoir en place reconnait qu'il y a réellement une opposition populaire en face. Ce qui est pour certains «bon signe».

Enfin, un hommage a été rendu par les manifestants aux Kabyles et aux Oranais. «Nos frères kabyles et nos frères oranais, vous êtes notre fierté !»