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Benkhalfa plaide pour une «libéralisation du système financier»

par Z. Mehdaoui

  L'ancien ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, a appelé hier à la «libéralisation du système financier» et à la mise en place d'une véritable gouvernance loin des «interférences» des politiques. Benkhalfa, qui s'exprimait sur les ondes de la radio Chaîne 3, a affirmé que les «injonctions» des politiques dans les affaires économiques a bloqué toute velléité de développement du système financier.

«Il ne sera possible de revoir le modèle de gouvernance des institutions financières, qu'en les libérant des interférences du monde politique et des injonctions administratives», a déclaré l'ancien ministre et ancien délégué général de l'ABEF (Association des banques et établissements financiers).

Les institutions financières, tout comme d'ailleurs l'ensemble des entreprises publiques, doivent être dotées d'administrateurs indépendants, pourvus d'un pouvoir d'initiative et de prise de décisions, explique l'ancien ministre, qui critique au passage la Banque centrale pour son «intrusion» dans les affaires des organismes financiers.

«La priorité à la veille de l'échéance électorale, c'est de revoir le fonctionnement du secteur banquier et financier», dira M. Benkhalfa, qui rappelle que le secteur des finances à travers le monde est le plus mondialisé.

L'essentiel, estime encore l'invité de la Chaîne 3, est d'inscrire l'action de modernisation du secteur des finances dans la durée.

«Le secteur a souffert. Il est coincé entre un excès de social et un excès d'injonctions politiques», se désole M Benkhalfa, qui appelle clairement à la libération du monde économique du monde politique mais aussi l'ouverture des banques vers l'étranger, à travers l'ouverture de leur capital. «Tous ces chantiers nécessitent du courage et de la volonté politique mais aussi la mobilisation des élites», dira Benkhalfa, qui souligne que les banques algériennes disposent aujourd'hui d'un portefeuille de 11.000 milliards de DA.