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Selon leur collectif: Large suivi de la grève des enseignants du primaire

par M. Aziza

Les enseignants du cycle primaire maintiennent le cap, en observant leur grève cyclique de trois jours, et ce pour la deuxième semaine consécutive. Le taux de suivi du premier jour de la grève cyclique à laquelle a appelé le collectif des enseignants a été estimé à 80 % à l'échelle nationale, selon les représentants des grévistes. Et ce avec la tenue d'un grand rassemblement de protestation nationale devant l'annexe du ministère de l'Education nationale, à Ruisseau (Alger). Des enseignants ont fait hier les déplacements de plusieurs wilayas du pays marquant ainsi leur présence pour réclamer, au nom de leurs collègues et de leur corporation, la prise en charge de leurs revendications qu'ils jugent «légitimes». Les responsables du ministère de l'Education ont invité encore une fois (hier) les membres du collectif au dialogue.

Mais ces derniers ont décliné cette invitation, en réclamant carrément un dialogue franc et ouvert avec la chefferie du gouvernement. C'est ce qu'a indiqué au Quotidien d'Oran un membre du collectif, Kamel G., enseignant dans une école primaire du centre d'Alger. Il précise qu'aujourd'hui les enseignants ne veulent plus rencontrer le ministre de l'Education nationale, M. Abdelhakim Belabed, «qui continue à éviter les membres du collectif, en mandatant à chaque rencontre une personne de son département pour discuter avec nous», déplore-t-il. Et d'affirmer que les enseignants ne veulent plus négocier avec les représentants du ministère qui «font des déclarations mensongères à travers certains organes de la presse». «Ils essayent de nous convaincre et convaincre l'opinion publique que les enseignants du primaire font exclusivement leur travail et qu'ils ne sont jamais concernés par la surveillance des élèves, mais la réalité est tout autre». Et d'ajouter que «pour cela, nous avons demandé la séparation entre la mission de formation et celle de la surveillance et le suivi des écoliers pendant les récréations et à la cantine». «C'est très simple, il n'ont qu'à recruter un personnel spécial pour cette mission, comme cela se fait dans les CEM et lycées».

Notre interlocuteur a affirmé que certains enseignants travaillent dans des conditions «catastrophiques» en expliquant: «ils ont appliqué la politique ou la méthodologie de l'approche par compétence sans prévoir les moyens nécessaires. Est-ce qu'on peut appliquer l'approche par compétence dans des classes qui comptent de 34 à 47 élèves, sachant que leur nombre ne doit pas dépasser 25 élèves par classe ?».

Les enseignants grévistes persistent et signent en réitérant la menace de boycotter les examens si leurs revendications ne sont pas satisfaites.

Pour rappel, les revendications principales des enseignants du primaire concernent la promulgation du statut particulier, notamment dans ses aspects liés à la promotion, l'intégration et le classement. Ils revendiquent également l'application «immédiate et avec effet rétroactif» du décret présidentiel 14/266. Ils réclament le droit à la retraite proportionnelle sans limitation d'âge pour les enseignants, ainsi que la révision de la classification des enseignants du primaire. La diminution des volumes horaires au primaire, et ce au même titre que ce qui se fait dans les paliers moyen et secondaire. Les grévistes demandent également la régularisation des enseignants formés après le 3 juin 2012 afin qu'ils puissent bénéficier du statut de formateur.