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Protestation annoncée pour demain: Une journée test pour les syndicats autonomes

par Moncef Wafi

Va-t-on assister à une véritable démonstration de force d'un front commun contre le pouvoir en place demain à travers les marches prévues dans chaque wilaya ?

La question peut trouver un début de réponse dans le communiqué de mercredi dernier des Forces du pacte pour l'alternative démocratique qui appellent à rejoindre la grève générale de ce lundi et la marche nationale du 1er novembre «contre le maintien du système autoritaire et de ses clans mafieux» et «afin de concrétiser les aspirations démocratiques et sociales du peuple en libérant le citoyen(ne) et en se réappropriant l'Etat». Ce pôle de démocrates algériens rejoint ainsi l'initiative de la Confédération des syndicats algériens (CSA) qui avait annoncé une «journée de protestation», prévue le 29 octobre prochain, avant de l'avancer de 24 heures, vacances scolaires obligent. Entre revendications socioprofessionnelles et politiques, la CSA a pour objectifs de protester contre une «rentrée sociale difficile», exprimer son «rejet de l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures». La Confédération a réitéré ses exigences du «départ du gouvernement Bedoui et sa formation illégale» et refuse «d'exploiter les circonstances actuelles pour faire passer des projets et promulguer des lois décisives dont dépendra l'avenir des générations et qui affecteront la souveraineté nationale, telles que la loi sur les hydrocarbures et la législation du travail et des retraites».

Le communiqué du CSA réclame également la «libération immédiate des prisonniers d'opinion et des activistes du mouvement populaire pacifique», dénonce «les poursuites arbitraires» à leur encontre, et condamne «la restriction systématique des espaces publics et la liberté de manifester et de se déplacer, ainsi que la fermeture des accès à la capitale».

Outre ces revendications partagées, les Forces du pacte pour l'alternative démocratique s'élèvent contre le projet d'amendement visant à soustraire la police judiciaire du contrôle de la justice. «L'instrumentalisation de l'appareil judiciaire ne suffisant plus, le pouvoir veut faire adopter par un Parlement croupion un amendement levant le contrôle des magistrats sur la police judiciaire et attentant gravement aux principes d'équité et d'indépendance de la procédure pénale. Les poursuites judiciaires seront libérées de toute tutelle des magistrats. La voie est ouverte pour faire du juge l'exécutant forcé d'expéditions policières permanentes contre tout citoyen soucieux d'exercer ses droits», lit-on dans son communiqué. Sur le plan international, la même source estime que «le système travaille à l'isolement de la révolution démocratique» en tentant «de s'assurer le silence des États et institutions internationales à coup de concessions économiques et politiques». Les membres du pacte estiment même que le pouvoir en place «aurait engagé sa diplomatie pour imposer un embargo médiatique contre l'exigence de liberté de son propre peuple», référence, sans doute, à l'épisode d'El Magharibia.