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Education: Le déficit d'enseignants s'installe dans la durée

par M. Aziza

Le président de l'Union des parents d'élèves Ahmed Khaled a relevé encore une fois le problème du manque d'enseignants dans les trois paliers et dans plusieurs matières.

En précisant que de nombreux enseignants ont refusé de rejoindre leurs postes de travail, faute d'hébergement ou de transport. «69% des enseignants recrutés sont des femmes et la plupart d'entre elles trouvent des difficultés pour se rendre à leurs établissements respectifs en raison de l'éloignement entre l'établissement et leur lieu de résidence».

C'est d'ailleurs ce qu'a été confirmé auprès du chargé de la communication de l'UNPEF, Abdelouahab Lamri Zegar, précisant qu'un nombre important d'enseignants ont déposé des arrêts de travail, en raison des affectations dans des postes qui se trouvent dans des régions enclavées, sans moyens de transport. Il a indiqué dans ce sens qu'un rapport sur la situation a été transmis de la part de son syndicat (l'UNPEF) au ministère de l'Education nationale, faisant état de l'enregistrement de postes vacants d'enseignants dans les trois paliers de l'éducation après un mois de la rentrée scolaire. Et ce, au niveau des 47 directions de l'éducation sur les 50 avec des proportions variables. Tandis que la vacance dans les postes administratifs a été relevée au niveau de toutes les directions de l'éducation.

Dans le même rapport qui a été soumis au ministre de l'Education nationale, A.Belabed, lors d'un séminaire d'évaluation par vidéo, il a été a relevé une absence flagrante des professeurs de français au primaire et ainsi qu'un déficit des enseignants de sciences naturelles, de sciences physiques, d'anglais et dans une moindre mesure de la langue arabe. Ils ont également évoqué dans le rapport le manque d'enseignants de philosophie, de sciences sociales, histoire et géographie, mathématiques et à un degré moins au secondaire, en ce qui concerne des professeurs en sciences physiques et en langue arabe.

Le même rapport traitait également du problème de déficit du personnel administratif, où il y avait une terrible vacance parmi les professionnels et assistants et superviseurs de l'éducation dans 50 directions avec des proportions variables. Tandis que 22 directions de l'éducation ont été placées dans la case rouge en raison du manque de personnel administratif.

Pour rappel, le ministre de l'Education a voulu être rassurant la veille de la rentrée scolaire en écartant tout déficit en matière d'enseignants y compris dans les langues étrangères. Il avait affirmé aussi que le secteur sera renforcé avec 8.040 nouveaux postes budgétaires, dont 1.061 postes pédagogiques venant s'ajouter aux 749.000 fonctionnaires au niveau des 27.000 établissements éducatifs. Il a fait savoir en outre qu'en plus du recrutement des diplômés des Ecoles normales supérieures (ENS), son département fera recours aux listes de réserve en vigueur dans le cas où le nombre sortant s'avère insuffisant.

Mais, les professionnels du secteur sont unanimes à affirmer qu'il faut revoir la politique de recrutement de fond en comble. Le déficit des enseignants des mathématiques et de la langue française se pose toujours au niveau de plusieurs wilayas, en particulier celles du Sud, depuis déjà des années. Autrement dit, ce déficit d'enseignants est devenu par la force des choses «chronique».