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Said Djellab: Le dossier des véhicules de moins de trois ans sur la table du Conseil des ministres

par Moncef Wafi

La loi de finances 2020 sera entérinée demain lors du Conseil des ministres avec, entre autres, la mesure du ministère du Commerce, déjà adoptée par le gouvernement, à autoriser l'importation des véhicules d'occasion de moins de trois ans. C'est le ministre du Commerce, Said Djellab, qui l'a affirmé hier lors au micro de la Radio Chaîne 3, tout en précisant qu'il s'agira de véhicule essence et non diesel. Il a indiqué à ce propos qu'un mécanisme de contrôle a été installé pour éviter l'entrée en territoire national de véhicules d'occasion non conformes. «Nous ne voulons pas recevoir des véhicules diesel que les Européens ont abandonnés, les laissant à d'autres continents. Nous voulons des véhicules conformes et non pollueurs». Une précision qui vient éteindre un début de polémique concernant ce dossier, puisque la ministre de l'Environnement avait catégoriquement refusé l'importation des véhicules diesel expliquant que l'Algérie ne doit pas être la poubelle des voitures de l'Europe. En effet, des informations ont circulé que la volonté du gouvernement d'autoriser l'importation des véhicules de moins de trois ans à motorisation diesel alors qu'elle était limitée exclusivement aux véhicules à motorisation essence et GPL.

Pour rappel, l'avant-projet de la loi de finances 2020, concerne l'autorisation de l'importation des véhicules touristiques d'occasion de moins de trois ans aux propres frais des citoyens qui doivent s'acquitter des droits et taxes afférents et ce dans le respect des normes et standards internationaux «notamment la protection de l'environnement.

Pour Djellab, le but du gouvernement de revenir sur ces importations, interdites depuis 2005, est d'agir sur les prix des véhicules assemblés localement et qui demeurent paradoxalement excessivement chers en dépit des très larges avantages accordés aux «hommes d'affaires» qui se sont lancés dans ce créneau. «C'est une soupape d'échappement par rapport au marché national. Des voitures sont montées en Algérie, mais la demande augmente de plus en plus sur l'offre locale. Automatiquement, il y a augmentation des prix. Le pouvoir d'achat des Algériens ne peut pas y accéder. Il y aura donc ouverture sur l'extérieur pour que les prix baissent. Depuis que nous avons installé des usines de montage de véhicules en Algérie, le marché a été fermé avec tous les avantages donnés avant. L'ouverture du marché est une forme de régulation du flux et des prix, en attendant qu'il y ait une industrie de montage progressivement intégrée», a-t-il expliqué à ce sujet. Le ministre du Commerce a reconnu, en outre, que «dans un marché, il est interdit d'interdire», soulignant que les opérations d'importation qui ont jusque-là lieu, l'ont été à titre individuel par des privés et qui ont représenté près de 600 millions de dollars. Saïd Djellab a également annoncé que l'exportation de véhicules d'occasion d'Algérie vers les pays voisins africains est à l'examen actuellement. «Une fois la possibilité maturée, elle sera présentée au gouvernement», a-t-il dit.