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Elections présidentielles: Et si Tebboune était candidat ?

par Ghania Oukazi

La candidature de Abdelmadjid Tebboune aux élections présidentielles du 12 décembre prochain ne semble faire aucun doute. Elle est attendue pour demain, jeudi.

Les supputations autour de la personne de l'ancien ministre de l'Habitat et ancien 1er ministre enflent de jour en jour. Annoncée la semaine dernière pour «les heures à venir », la candidature de Abdelmadjid Teboune semble se préciser davantage si l'on croit certains de ceux qui activent à ses côtés pour faire partie de son QG de campagne situé dans le quartier algérois de Saïd Hamdine. L'opinion publique est pratiquement informée sur tout ce qui se décide à ce niveau, à commencer par le choix d'un enseignant universitaire bien connu comme son directeur de campagne. Ce dernier que nous avons rencontré la semaine dernière est sûr que Tebboune ne se rétractera pas, «sauf événement grave », nous a-t-il dit. Notre interlocuteur va jusqu'à affirmer que « le candidat Tebboune a déjà finalisé son programme de campagne, choisi ses slogans et arrêté sa stratégie de communication ». Hier, tôt le matin, l'on soutenait dans la capitale que Tebboune retirera auprès de l'ANIE ses formulaires de signatures collectives, demain, jeudi. L'on écrivait dans l'édition de dimanche 21 septembre, que selon ses proches, «l'ancien 1er ministre (plus connu en tant que ministre de l'Habitat, ndlr) est à 99% de se présenter aux élections présidentielles, ne lui reste que 1%, la caution du chef d'état-major de l'ANP. » C'est à partir de ce point précis que pourrait être disséquée l'intention de Tebboune de se présenter aux prochaines joutes électorales. Ayant gravi les « échelons » du pouvoir tout au long de son parcours d'«officiel » jusqu'à être désigné 1er ministre par Bouteflika en mai 2017 en remplacement de Abdelmalek Sellal, Tebboune ne sera pas ce candidat qui viendra du néant. « Il est sûr que les 99% qui le poussent à se lancer dans la bataille électorale constituent les garanties que Gaïd Salah lui a assuré pour le faire, sinon, il ne s'avancera jamais, » nous disent des responsables qui l'ont côtoyé durant ses longs passages dans les différents gouvernements. Des rappels sont tout de suite faits pour « situer » Tebboune par rapport au chef d'état-major de l'ANP. « Les deux hommes se connaissent depuis 1984, année où Tebboune était chef de daïra de Souk Ahras et Gaïd Salah commandant, » soutiennent d'anciens responsables des collectivités locales. Tebboune a aussi été wali de Annaba et de Batna où, dit-on « il a fait beaucoup de choses. » Les deux régions sont citées comme repères où celui qui était wali pouvait rencontrer le commandant qu'était l'actuel général de corps d'armée et dont les origines sont de Batna et la wilaya « d'adoption » Annaba.

Si la candidature de Tebboune se précise, elle viendra bouleverser des équilibres qui jusqu'au début septembre, reposaient sur Ali Benflis pour le porter comme «candidat du consensus.» (Voir article dans le quotidien d'Oran du dimanche 21 septembre 2019). Mais depuis quelques jours, retournement de situation par, entre autres, ces fortes charges des réseaux sociaux qu'on dit bien actionnés pour convaincre Tebboune de se présenter. « Plus de quarante associations ont été sollicitées pour plébisciter sa candidature sur la toile, » nous renseigne des politiques. L'ancien ministre est connu pour avoir à ses côtés des réseaux sociaux bien huilés. Ils l'ont déjà applaudi et défendu quand il a exigé dés sa nomination comme 1er ministre que Ali Haddad sorte de la salle où il devait présider une cérémonie de remise de diplômes dans le secteur de la sécurité sociale. Ils l'ont fait davantage quand il a déclaré qu'il fallait séparer la politique de l'argent sale. Jusqu'à hier, de nombreuses personnes ont fait part de leur intention d'être candidates à la candidature aux élections présidentielles du 12 décembre prochain. Contrairement aux élections qui étaient prévues pour le 4 juillet dernier et annulées par «faute de candidats» comme précisé par le Conseil Constitutionnel, celles à venir ouvrent de grands appétits aux chefs de partis politiques. Il y en a même qui se voient déjà intronisés président de la république. Abdelkader Bengrina, le président de Harakat El Bina, est convaincu de l'être déjà.