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27e vendredi de la contestation: Les manifestants rejettent le panel de Karim Younès

par Moncef Wafi

Pour ce 27e vendredi de la contestation, l'avant-dernier avant la rentrée sociale, les manifestants ont unanimement rejeté l'instance de dialogue et médiation de Karim Younès. «Karim Younès ne nous représente pas» clament notamment les manifestants, réclamant également, comme chaque semaine, une «Algérie libre et démocratique» et «Dawla madania machi 3askaria». Ainsi, l'offre de dialogue, dans sa formule actuelle, ne fait toujours pas recette auprès des manifestants. «On ne se fera pas avoir avec le dialogue. Le peuple est conscient et pas idiot», scandent-ils encore à ce propos.

Malgré les fortes chaleurs saisonnières et la période des congés annuels et des vacances scolaires, la mobilisation citoyenne a été de nouveau au rendez-vous. A Alger, des manifestants ont observé une minute de silence à la mémoire des cinq victimes décédées dans la bousculade meurtrière à l'entrée d'un concert de la star du rap Soolking. Pour de nombreux manifestants, ce drame est la conséquence d'un système politique «irresponsable» et «corrompu» dont ils entendent se débarrasser. Hier, donc, le dispositif sécuritaire habituel est mis en place alors que les premiers manifestants marchent à Alger-Centre, scandant «Karim Younès à la poubelle» et réclamant la libération de Lakhdar Bouregaa. D'ailleurs, des manifestants ont écrit des lettres de solidarité aux détenus incarcérés durant les manifestations.

Quelques accrochages verbaux se sont fait entendre entre des manifestants et des automobilistes à la place Audin. Les automobilistes sont accusés de vouloir perturber les manifestations. Vers 13h50, la rue Didouche Mourad était noire de monde. «Karim Younès ne nous représente pas, Gaïd Salah ne nous gouvernera pas», chantent les manifestants. Des slogans hostiles à Benflis sont également répétés. A 14h45, une grande foule afflue de la place du Premier Mai vers la Grande Poste.

Comme à Alger, les grandes villes du pays ont connu une large mobilisation, à Tizi-Ouzou, Béjaïa, Constantine ou encore Bordj Bou-Arréridj et Bouira. A Oran, ils étaient près d'un millier à répondre à l'appel du hirak pour manifester sous l'écrasant soleil d'été. Partie de la place du Premier Novembre jusqu'au siège de la wilaya, en passant par la rue Larbi Ben M'hidi, la foule a appelé à la libération des détenus d'opinion, fustigeant les Karim Younès, FLN, Gaïd Salah, Benflis, Bensalah ou encore Bedoui. Rejetant le vote et le dialogue, ils ont scandé des slogans hostiles aux généraux et exigeant la restitution du pouvoir au peuple.