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Talaie El-Hourriyet: L'offre de dialogue, «un pas dans la bonne direction»

par R. N.

  Le parti Talaie El Hourriyet de Ali Benflis considère que «l'offre de dialogue faite par le pouvoir politique, (?) bien qu'incomplète et comportant des zones d'ombre à clarifier, est un pas dans la bonne direction».

Estimant «qu'il revient maintenant à l'opposition, dans toutes ses composantes, de s'entendre sur les garanties à exiger» pour mener ce dialogue. Le parti de Benflis constate, cependant, «l'ambiguïté de l'attitude du pouvoir qui, d'un côté, affiche sa disponibilité au dialogue et de l'autre, tarde à créer un climat politique favorable à ce dialogue».

Lors de sa réunion mensuelle, tenue hier au siège national du parti, le Bureau politique de Talaie El Hourriyet, «a exprimé sa préoccupation quant à la persistance de l'impasse politique au moment où se multiplient propositions et initiatives pour le lancement d'un processus de règlement consensuel de la crise».

Pour Talaie El Hourriyet, «l'objectif global du dialogue» est de réaliser «l'aspiration du peuple à un changement de régime». Quant aux «préalables à l'ouverture du dialogue», ils concernent «le départ des figures emblématiques du régime toujours en place, la libération des détenus arrêtés durant les marches populaires, la levée des contraintes exercées sur les activités politiques, syndicales et associatives et des restrictions aux droits et libertés notamment, la liberté d'expression et de réunion et l'ouverture des médias publics».

Concernant «l'offre de dialogue» de Bensalah, le parti de Ali Benflis estime qu'elle est «un pas dans la bonne direction dans la mesure où le régime politique en place renonce à la prétention de la main- mise sur la conduite et la gestion du dialogue national», confié à un Panel de « personnalités nationales crédibles, indépendantes, sans affiliation partisane et sans ambition électorale ».

«Le Bureau politique considère qu'il revient maintenant à l'opposition, dans toutes ses composantes, de s'entendre sur les garanties à exiger, pour que soient respectés scrupuleusement, dans la forme et dans le fond», note le communiqué de Talaie el Hourriyet.

Mais, ajoute le document, le parti insiste «sur le fait que la composition du Panel» ne doit pas «être l'affaire exclusive du régime politique en place et devra recueillir l'assentiment le plus large», et de «s'assurer que le pouvoir ne s'ingèrera, à aucun moment, ni de quelque façon que ce soit, dans le processus du dialogue et de son déroulement et qu'il s'engage à respecter et à mettre en œuvre l'intégralité des termes du consensus qui se dégagera de ce processus».

Aussi, le parti constate que «la présence au pouvoir d'un gouvernement, nommé par «les forces anti constitutionnelles» et dont le départ est exigé par les Algériens, constitue un véritable obstacle au dialogue». Notant au passage «la persistance de la pression que le pouvoir politique continue à exercer sur les médias et la presse, toutes formes d'expression confondues».

«Des mesures d'apaisement seront la meilleure preuve de la volonté du pouvoir politique de s'engager dans un véritable processus de sortie de crise pour la réalisation des aspirations populaires et d'écarter toute suspicion sur ses intentions», ajoute le communiqué de Talaie El Hourriyet.

«Le Bureau politique demeure convaincu que l'élection d'un président de la République dans des conditions de régularité et de transparence incontestables, dans les meilleurs délais possibles, est la voie la plus démocratique, la plus sûre, la plus courte, et la moins onéreuse pour notre pays aux plans sécuritaire, politique, économique et social». Et considère que «la classe politique, la société civile et les élites de la Nation» ont le «devoir historique» de «protéger la Révolution démocratique pacifique en contribuant à la réunion des conditions de la tenue d'un dialogue pour un grand compromis national afin de réaliser l'aspiration populaire à un changement de régime politique, ouvrant, ainsi, la voie à l'édification d'un Etat de droit, démocratique et social».