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Sénégal 0 - Algérie 1: Héroïques jusqu'au bout

par M. Benboua

Ils l'ont fait ! Les Verts ont porté au plus haut les couleurs de l'Algérie, juchée depuis hier sur le toit de l'Afrique, pour le plus grand bonheur des millions d'Algériens qui caressaient ce rêve. En effet, 29 ans avoir son premier et unique sacre africain, la sélection algérienne de football, bâtie sur les choix forts de Djamel Belmadi, s'est imposée hier soir face au Sénégal en finale de la 32e édition de la Coupe d'Afrique des nations 2019 d'Egypte. Ce match figurera à jamais parmi ceux qu'on citera comme référence, à l'instar de celui d'Oum-Dorman en raison de l'enjeu, de son intensité et son dénouement.

Le rêve devenu donc réalité grâce à ces « Guerriers du désert » qui n'ont autant mérité ce surnom. Car les coéquipiers de M'Bolhi ont vraiment guerroyé durant ce tournoi, franchissant tour à tour les obstacles, avec la manière en sus. Hier, on a encore vu un commando qui a tenu à aller jusqu'au bout pour procurer du bonheur à ce public parfois frondeur mais fidèle, enthousiaste et sincère. Au cours de cette édition, les experts ont analysé la magnifique métamorphose de cette équipe algérienne qui, au départ, était vouée, comme ses devancières depuis belle lurette, au rôle peu flatteur de faire-valoir. C'était sans compter sur la fierté de ces joueurs.

Lors de cette finale on a certes découvert une autre équipe d'Algérie sans ses vertus habituelles, à savoir la technicité et la vivacité, mais on peut lui accorder des circonstances atténuantes face à un tel enjeu. Quoi qu'il en soit, les Sénégalais, conscients de la valeur du onze algérien et tout en prenant l'initiative lors de la première période, se sont montrés très dangereux, voulant éviter le scénario du premier match.

Mais ce sont bien nos représentants qui ont ouvert le score très tôt dans la partie.

En effet, nous attendions la réaction de Boudjenah que son rôle ingrat, mais utile, ne rendait pas heureux. Les encouragements de son entraîneur de club Xavi ont sans doute porté leurs fruits avec le précieux concours du défenseur Salif Sané qui, en voulant contrer le tir du jouer d'Al-Sadd, a trompé son gardien Gomes le laissant pantois et ne suivant le cuir que du regard (2'). Cueillis à froid, on pouvait donc imaginer que les Sénégalais n'allaient pas en rester là. Face à la réaction des Lions de la Teranga, personnifiés par les tentatives de Sadio Mané, les Verts desservis par un arbitrage «maison» du Camerounais Alioum Alioum ont reculé d'un cran, mais ont su préserver le précieux acquis, semant le doute dans le camp adverse.

En seconde période, les Algériens ont tenté de pousser devant, mais face à des Sénégalais complètement déchaînés, notamment à partir de l'heure du jeu, les Verts auraient pu encaisser surtout avec un arbitrage en leur défaveur. D'ailleurs, le referee camerounais a sifflé un penalty non justifié à la 60' sur une main involontaire de Guedioura, que la VAR (Assistance vidéo à l'arbitrage) a logiquement annulée. Loin de se décourager à un moment crucial de la partie, les joueurs algériens ont fait montre d'un mental d'acier, réagissant de fort belle manière et défendant leur acquis bec et ongles et ce, jusqu'au coup de sifflet final. L'Algérie a décroché sa seconde étoile !