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Equipe nationale: Une coupe à portée de main

par Adjal Lahouari

Les derniers doutes -il y en avait quelques-uns malgré les victoires précédentes- se sont tous dissipés. Nous avons à présent bel et bien une belle équipe nationale, avec sa propre identité de jeu, et qui est en train de convaincre le dernier carré des septiques. « C'est l'Algérie qui était forte et non le Nigéria qui était faible !» a martelé Djamel Belmadi en conférence de presse après la rencontre. Effectivement, toutes les statistiques étayent ce jugement, que ce soit le pourcentage de possession du ballon (un test incontournable), le nombre d'occasions de but et la qualité du jeu produit. Le coach allemand Gernot Rhor a été contraint d'avouer que « la meilleure équipe l'a emporté et un génie du football (ndlr Mahrez) a fait la différence sur un magistral coup franc. « Nous n'avons pas été capables de sortir le ballon en première mi-temps, car les Algériens ont exercé un énorme pressing sur mon équipe, et ils ont eu de belles occasions. Le match et le résultat confirment ce que j'ai dit sur cette sélection algérienne qui est en progrès. Elle a su trouver cet équilibre entre l'attaque et la défense qu'elle n'avait pas auparavant. Elle a progressé techniquement et tactiquement ». Le technicien franco-allemand a reproché à ses poulains l'erreur de vouloir pousser l'Algérie aux prolongations, spéculant sur les 120 minutes épuisantes face aux Ivoiriens.

Cette analyse d'un technicien connaissant parfaitement le football africain est fondée et traduit l'inestimable travail effectué par Djamel Belmadi depuis sa prise de fonctions. Cette métamorphose ne peut s'expliquer autrement lorsqu'on sait que plusieurs anciens joueurs n'avaient pas le même rendement sous la houlette des précédents sélectionneurs.

Ce qui ne s'explique que par le changement de l'état d'esprit des capés, qui ont saisi le message cinq sur cinq de leur entraîneur. Avec des artistes comme Mahrez, Belaili et Bennacer qui n'hésitent pas d'enfiler le bleu de chauffe lorsque c'est nécessaire, l'équipe nationale a trouvé sa voie sur le plan tactique, et sera désormais difficile à battre. Surtout que le bloc défensif protège fort bien le gardien M'Bolhi. Par ailleurs, les observateurs étaient curieux de voir la réaction des joueurs dans deux situations différentes. La première après avoir encaissé le premier but suite à une longue période d'invincibilité. Ensuite, une décision défavorable de la VAR qui aurait pu les décourager et les faire sortir du match. Le constat est clair : cette équipe, outre son talent, a un sacré caractère. Belmadi confirme : «Les joueurs ont su garder leur concentration et le mental pour revenir rapidement dans le match. Ils ont eu une attitude positive et combattu jusqu'au bout pour l'emporter ». Enfin, des observateurs bien intentionnés sans doute n'ont pas compris que Belmadi n'a pas effectué des remplacements alors que plusieurs joueurs trainaient la jambe. Réponse du sélectionneur : « Les changements ? Je les aurais fait dans les prolongations. J'aurais vu comment ça se passe et j'aurais changé s'il fallait changer ». Il est vrai qu'un observateur, en dépit du recul en sa qualité de spectateur, n'a pas la même perception du match comme l'entraineur. Car ce dernier est proche de ses joueurs et réagit en fonction de l'objectif et du rendement de ses poulains et de la situation en général. C'est toute la différence. Et puis, « un entraîneur qui gagne a toujours raison », selon la formule consacrée depuis belle lurette.