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L'alimentation en eau potable enfin rétablie: Quels enseignements tirer de la «crise des six jours» ?

par Houari Barti

«La quasi-totalité des foyers oranais touchés par la dernière coupure d'eau résultant de la casse sur la conduite de transfert du MAO sont désormais alimentés, normalement, en AEP», a assuré, hier matin, la responsable du département Communication de la société de l'eau d'Oran (SEOR).

Les derniers points situés en hauteur, en revanche, «le seront graduellement durant la même journée», a précisé, par ailleurs, la SEOR. Une normalisation qui met fin à six jours de crise durant lesquels des milliers de foyers ont été privés d'eau en pleine saison de canicule.

La casse était, certes, «importante», comme l'avait d'ailleurs qualifié la SEOR dans son communiqué diffusé le 09 juillet dernier, mais sa réparation ne devait, toutefois, pas durer plus de 30 heures, selon les prévisions avancées dans ce même communiqué. Au-delà des désagréments induits par cette coupure d'eau prolongée, cette crise « des six jours » met surtout à nu un bon nombre de défaillances dans le système d'alimentation en eau potable. Des défaillances criardes qui mettent à mal tout le discours officiel qui défend l'idée d'une maîtrise de la sécurité d'approvisionnement en eau, dans la wilaya d'Oran. D'aucuns estiment, en effet, qu'il a suffi d'une simple casse dans la conduite du transfert MAO pour rappeler aux Oranais leurs vieux démons et souffrances durant de nombreuses décennies de la pénurie d'eau potable. Aucun dispositif de compensation des déficits dans le réseau, ni programme de colportage par camions-citernes efficace n'a été proposé à la population.

Force est de constater que les habitants d'Oran-Est et des périphéries immédiates et reculées ont été livrés à eux-mêmes, comme l'avaient dénoncé bon nombre de citoyens. Un état de fait qui impose de soulever des questions, tout à fait légitimes : à quoi ont servi les investissements en milliards de dinars, dans ce secteur si une simple casse sur une conduite peut paralyser l'intégralité du réseau dépendant du MAO? Le sort d'une grande partie du réseau de la wilaya dépend, finalement, d'une conduite d'eau. La SEOR n'a-t-elle pas annoncé la réalisation, il y a quelques années, d'un 2ème siphon pour assurer les transferts Est-Ouest, en cas de perturbations dans l'approvisionnement ? Où sont les camions-citernes de grande capacité ? A quoi sert le numéro vert 3002 si les standardistes ne décrochent presque jamais le téléphone ? Maintenant que la crise est derrière nous, il est temps d'en tirer les leçons.

Il est à rappeler que, selon le dernier communiqué de la SEOR, la casse enregistrée dans la conduite du MAO à hauteur de la commune de Mers El Hadjadj, a causé la rupture de l'alimentation d'eau potable, dans au moins 13 communes de la wilaya, en plus de petites localités relevant des daïras d'Arzew, Ain El Bia et Béthioua. Il s'agit des communes de Mers El Kebir, Mers El Hadjaj, Aïn El Bia, Sidi Benyebka, Gdyel, Hassi Mefsoukh, Benfreha, les parties hautes de Bir El Djir, Hassi Bounif, Hassi Benokba, Sidi Chahmi, Oued Tlélat et Boufatis. A cette liste s'ajoutent les localités d'El Mohgoun (Arzew), El Ayaïda (Aïn El Bia) et de Chhaïria, Ararsa, Araba, Houaoua et Granine (Béthioua).