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Constantine - Maternité de l'hôpital «El Bir»: L'activité réduite à néant

par A. Zerzouri

Naguère jouissant d'une très bonne réputation auprès des parturientes, la maternité de l'hôpital «El Bir» n'est plus qu'un service moribond, presque vide, où seules quelques ombres circulent dans ses couloirs qui font naître la peur, voire l'épouvante, dans les esprits.

Des patients qui se sont fait opérer sont sortis du bloc avec des brûlures sur leurs corps, affirment de nombreux témoins, dont des cadres de l'hôpital. A tel point que cela a fait naître des disettes, qui se mettent à circuler au sein des habitants, les femmes notamment, laissant croire que la maternité en question est hantée par des esprits maléfiques.

Bien sûr que non, la maternité est victime d'une gestion qui laisse à désirer, voilà tout simplement la réalité de la situation. Avant qu'elle ne soit réduite à ce stade de la déchéance et de la superstition, la maternité d' ?El Bir' était très recommandée pour sa propreté et la compétence de son personnel. Pas moins de cinq gynécologues y prenaient en charge les parturientes et toute patiente qui nécessitait un quelconque examen médical dans la spécialité, maintenant il n'en reste qu'une, entourée de quelques sages-femmes, affirment des cadres de cet hôpital.

D'où, la paralysie presque programmée de la maternité. On ne peut plus rien faire dans cette maternité, sauf quelques examens médicaux ou des consultations médicales, ajoute-t-on dans ce sillage. La paralysie est particulièrement entraînée des suites de l'arrêt total du bloc opératoire, où s'opérait les césariennes. Sans possibilité d'opérer des césariennes, la maternité n'a pas lieu d'être, surtout avec les travaux engagés au bloc opératoire, dont la défaillance est à l'origine, justement, des brûlures qui ont affecté de nombreux patients qui s'y sont fait opérer. Il s'agit d'une défaillance électrique qui affecte tout le bloc opératoire et qui atteint de ce fait tout le matériel chirurgical, dont le bistouri, qui, au lieu d'opérer des incisions dans les endroits diagnostiqués pour guérir les malades, les fait sortir du bloc avec des brûlures sur les corps ! Une calamité qui a été dénoncée par les chirurgiens, eux-mêmes, qui ont fini par refuser d'opérer les patientes par craintes de commettre l'irréparable. Cela fait deux ans que cette défaillance est signalée, avec des écrits envoyés dans différentes directions, mais les responsables n'ont pas cru bon de se pencher, sérieusement, sur le problème et de le résoudre. Ce n'est que récemment, avant le ramadhan, lorsque deux nouvelles victimes ont subi des brûlures, qu'on a décidé de fermer le bloc opératoire et engager des travaux de réparation de la panne en question, affirme un cadre de l'hôpital.

Depuis plus d'un mois, donc, le bloc opératoire se trouve à l'arrêt pour travaux, touchant particulièrement son système d'alimentation électrique. En attendant, la maternité dort d'un sommeil de l'injuste. Nous avons vainement tenté de joindre vainement le directeur de la Santé pour avoir plus d'explication au sujet de cette fermeture de la maternité, qui ne dit pas son nom, voire d'une paralysie totale des opérations chirurgicales dans cet hôpital qui prend en charge toute une population, et dont les besoins en soins médicaux vont provoquer des tensions dans d'autres structures, notamment le CHUC et la maternité de Sidi Mabrouk.