Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Alger: Les étudiants marchent pour exiger le changement

par M. Aziza

  Les étudiants ont de nouveau, hier mardi et pour la douzième fois consécutive, investi les rues d'Alger et d'autres wilayas du pays, pour exiger toujours et encore le départ des symboles du système en place et l'édification d'un Etat civil et non un Etat militaire.

Comme à leur accoutumée, les étudiants ont commencé à se rassembler aux environs de 10 h à la faculté centrale d'Alger, avant de prendre la direction de la Grande Poste. Mais les forces de l'ordre, qui étaient en force sur place, leur ont interdit d'occuper les escaliers et l'esplanade de la Grande Poste. Cette interdiction a poussé, à priori, les étudiants à recourir à un plan «B». Ils se sont scindés en petits groupes pour se diriger vers le siège de l'Assemblée nationale populaire en empruntant la ruelle Asla Hocine. Certains d'entre eux, assis par terre, scandaient haut et fort : «FLN dégage, RND dégage, Bensalah dégage, Bedoui dégage, Système dégage», «Pas d'élection présidentielle avec les gangs», «Vous avez pillé le pays, bande de voleurs», avec comme refrain : «un Etat civil et non un Etat militaire». Au niveau du tribunal de Sidi M'hamed, les manifestants ont appelé les juges à descendre pour exiger l'indépendance de la justice. Reprenant le chemin de la Grande Poste d'Alger, les étudiants distribuaient sur leur passage des prospectus aux passants, dont certains contenaient des alternatives à l'élection du 04 juillet rejetée par les jeunes et la majorité de la population. Selon les étudiants de l'Ecole polytechnique, nombreuses sont les feuilles de routes proposées appuyant une vraie période de transition. Ils ont également exprimé à travers ces brochures «la crainte de retomber dans un scénario similaire aux crises précédentes et injustifiées». Ils ont souligné que le contexte est différent et que «l'Etat d'urgence ne peut être déclaré, notamment avec l'unicité des revendications populaires». Les étudiants de l'USTHB «filière télécommunications» ont affirmé, pour leur part, être en grève depuis plusieurs mois. Ils ont estimé qu'il est temps de faire appel à tous les travailleurs des secteurs sensibles du pays et qui pourront faire pression et toucher les intérêts de ce système, en optant pour une grève générale. En précisant «que l'étudiant se bat quotidiennement tout seul, ce qui n'est pas suffisant. Et de mettre en garde : «En ce moment, nous nous approchons des élections illégitimes guidées par deux têtes refusées catégoriquement par tous».

Et «pour éviter cette mascarade, nous appelons les avocats, les juges et tous les travailleurs qui se sentent concernés par notre cause noble qui est l'amour du pays, de se manifester pour rejeter en bloc ce vote déjà manipulé à l'avance, issu d'un système qui se métamorphose seulement». Les étudiants ont également plaidé pour des marches de plusieurs jours par semaine (dimanche, mardi, vendredi). Et ce, pour mettre plus de pression à ce régime qui résiste par tous les moyens.