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Syndicat national des magistrats: Le SNM rejette les accusations contre la justice

par R. N.

Dans une démarche inédite, le syndicat national des magistrats (SNM), dans sa nouvelle composante, a rendu public un communiqué dans lequel il affirme vouloir «s'adresser à l'opinion publique» pour «exprimer sa position concernant certaines questions», et «en réponse à des préoccupations exprimées par différents milieux». Cette réaction intervient suite à des questions légitimes, exprimées par la société, concernant l'indépendance de la justice, après la vague d'interpellations de plusieurs hommes d'affaires, ayant abouti à des mandats de dépôt.

Ainsi, le SNM affirme «rejeter toutes les accusations portées contre la justice et ses hommes» portées par des «parties officielles et non officielles», «dressant une image stéréotypée» décrivant le secteur comme «soumis aux instructions».

Le «représentant officiel» des magistrats affirme que ses affiliés «rejettent» l'attitude qui consiste à «traiter avec eux comme un appareil qui n'agit que sur instruction», et qu'ils «tiennent à leur droit constitutionnel» à savoir un «pouvoir indépendant» qui exerce ses missions «en conformité avec les principes de la légalité et d'égalité». En conséquence, les magistrats affirment «se poser à égale distance entre toutes les composantes de la société» et appellent «tout le monde» à «mettre la confiance» en eux, «sans tutelle ni pression».

Pour le SNM, «l'unique garantie et protection de la justice et des magistrats ne peut provenir d'une quelconque partie autre que celle du pouvoir judiciaire», et ne pouvant se concrétiser que par des «mesures qui consacrent l'indépendance totale des magistrats». Ces mesures concernent, selon le communiqué du SNM, la «révision des lois, la révision des structures qui organisent l'action du magistrat et son parcours professionnel».

Par ailleurs, le syndicat affirme qu'il «apportera son soutien matériel et moral aux magistrats», notamment en se «constituant partie civile» contre «tous ceux qui tentent de toucher à leur intégrité et à leur indépendance, que ce soit par des déclarations ou des insinuations».

Le SNM considère qu'il «n'est pas possible» de parler «d'indépendance de la justice» dans le cadre des «lois en vigueur» qui «ont montré leur inefficacité», et appelle à libérer la justice de «tous les obstacles humains et matériels». Une démarche que le SNM affirme «vouloir y arriver» pour «une participation efficace» pour «aider le pays» à «sortir de la crise» et le «mener à la sécurité», «en compagnie du peuple détenteur de la souveraineté» et «dans le cadre d'institutions constitutionnelles qui expriment sa volonté libre».