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Selon les syndicats: Une deuxième session du bac est «inutile»

par M. Aziza

Meziane Meriane, porte-parole du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapset), a estimé que le recours à une deuxième session du baccalauréat, réclamée récemment par l'association nationale des parents d'élèves, «est inutile». Il a souligné que le secteur de l'éducation a connu auparavant des situations beaucoup plus compliquées sans pour autant opter pour la programmation d'une deuxième session du bac. Il a tenu à préciser que «les enseignants sont toujours en train d'accomplir leur missions pédagogiques convenablement dans les établissements avec un taux d'avancement des programmes qualifié d'appréciable». «Ce n'est pas une semaine de grève qui va nous pousser à une deuxième session».

Même son de cloche chez Messaoud Boudiba, secrétaire général du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire (Cnapest), qui a précisé qu'il n'y aucun motif valable pour le recours à une deuxième session.

C'est l'association nationale des parents d'élèves qui a appelé dimanche dernier le ministère de l'Education nationale à «réfléchir» à une deuxième session du baccalauréat pour cette année, compte tenu de la «conjoncture exceptionnelle que traverse le pays». Sous prétexte que ce que traverse le pays aura des répercussions directes sur le moral des élèves et sur leur réussite scolaire. Si cette suggestion est validée, elle devra ainsi «rassurer les parents d'élèves, un facteur essentiel qui contribue à l'édification du maillon de coordination entre les partenaires de la communauté éducative et les parents d'élèves qui aspirent à réaliser l'intérêt de l'élève».

Il faut aussi noter que dans certains établissements, il y a avait même ceux qui ont évoqué la possibilité de pratiquer le seuil des cours (el ataba) pour les programmes de cette session du bac. Ces deux propositions sont catégoriquement rejetées pour le moment par les syndicats. Selon Messaoud Boudiba, «on avance très bien dans les programmes», tout en espérant que le hirak populaire poursuit sa démarche dans le calme et la sérénité en préservant son caractère pacifique. Pour rappel, le ministre de l'Éducation nationale, Abdelhakim Belabed, avait déjà affirmé que les examens de fin d'année auront lieu selon le calendrier fixé au préalable par l'ancienne ministre, Nouria Benghabrit. Le taux d'avancement des programmes scolaires a atteint 70% dans les trois paliers de l'Éducation nationale à la mi-mars dernier.

M. Boudiba a affirmé par ailleurs que la question qui doit être posée est «l'absentéisme des candidats au bac qui a fortement fluctué depuis le mois de mars dernier, à travers les 48 wilayas du pays» où les des élèves «ont déserté les bancs de leurs établissements en s'orientant vers les cours particuliers». Pour Boudiba, «il est grand temps d'ouvrir un débat avec les associations des parents d'élèves sur cette question et non faire des propositions inutiles». Meziane Meriane s'est montré rassurant : «les élèves seront testés selon les cours étudiés» et qu'il y a une commission d'évaluation des programmes qui suit de plus près l'avancement des cours et des programmes. Pour lui, il serait plus judicieux de préparer psychologiquement les élèves pour passer leurs examens en toute confiance et en leur faisant comprendre que «la politique est pour les grands, une fois qu'ils seront à l'université, ils s'immisceront s'ils le souhaitent dans le monde la politique».