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Alors que Khelil réagit à sa convocation par la Cour suprême: Hamel et son fils devant le tribunal de Tipaza

par Moncef Wafi

L'ancien directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, et un de ses fils ont été convoqués par la justice. L'ex-patron de la police comparaîtra, aujourd'hui, en compagnie d'un de ses fils devant le juge d'instruction près le tribunal de Tipasa pour être entendus dans le cadre d'une instruction judiciaire ouverte concernant des affaires de corruption. Ils sont poursuivis pour «activités illégales, trafic d'influence, détournement de foncier et abus de fonction».

Rappelons que le général-major était sorti de son mutisme, presque une année après son limogeage, pour démentir avoir reçu une quelconque «convocation de la justice militaire» et affirmer ne détenir «aucun dossier de corruption». L'ex-DGSN réagissait aux informations diffusées par la chaîne de télévision privée Echorouk News qui a rapporté qu'il avait été convoqué par la justice militaire, au tribunal de Blida, en raison de ses déclarations relatives à la détention de dossiers de corruption, faites quelques jours avant sa mise à l'écart le 26 juin dernier. L'éjection de Hamel, à la tête de la DGSN depuis 2010 et réputé très proche du clan présidentiel, a fait l'effet d'une bombe dans le microcosme de la sphère des affaires et intervient suite à sa déclaration faite le matin même par ce dernier.

L'ancien patron de la police avait affirmé, à propos du dossier de la cocaïne, que l'«enquête préliminaire a été marquée par des dépassements mais les juges étaient vigilants». Plus loin, il déclare à la presse que «celui qui veut lutter contre la corruption doit être propre». Abdelghani Hamel a précisé que ni lui ni son entourage n'ont «aucun lien ni de près ni de loin avec l'affaire de la cocaïne». Quant à l'implication de son ex-chauffeur (à la DGSN), il a répondu qu'il «doit répondre de ses actes devant la justice». Toujours dans le cadre des enquêtes de la justice, l'ancien ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a réagi sur sa page Facebook après l'ouverture de dossier le concernant au niveau de la Cour suprême. Se disant «favorable» à l'ouverture de dossiers le concernant, il salue la rigueur «dont a fait preuve récemment la justice pour juger tous ceux qui sont impliqués dans la dilapidation de deniers publics et autres». Khelil appelle également à «assurer l'équité de tous ceux qui sont accusés, surtout en cette époque où tout le monde se hisse en juge, et la précipitation des médias à accuser des gens sans fondement juridique et donc anticiper les enquêtes et les investigations antérieures injustement à travers la presse et ses partisans qui étaient sous l'emprise des ennemis de l'Algérie, parmi les adorateurs de l'ancien colon». Il a aussi décoché quelques piques contre la presse francophone évoquant ses «délires» et l'accusant «d'activité hostile à l'Algérie et ses braves enfants».

Rappelons que Chakib Khelil sera entendu par la Cour suprême pour «des actes liés à des infractions à la législation sur le change et les transferts de capitaux» et la conclusion par Sonatrach «de deux contrats de façon illégale avec deux sociétés étrangères». Dans un communiqué de presse de la Cour suprême, rendu public la semaine dernière, l'institution judiciaire précise que deux dossiers de poursuite concernant l'ancien ministre «et ceux qui sont impliqués avec lui» ont été transférés à son niveau. «Suite à quoi, des mesures ont été prises conformément à l'article 573 du code de procédure pénale», indique le même document.