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Situation de blocage à l'APC d'El-Kerma: 14 élus demandent la démission du maire

par H. S.

C'est une vraie situation de blocage que vit la municipalité d'El-Kerma, après la demande d'éviction, formulée par deux tiers des membres de l'Assemblée populaire communale à l'encontre du maire Benyamina Moussa. En effet, 13 élus sur les 19 composant cette APC, rejoints avant-hier dimanche par un 14ème , ont saisi le wali par le biais d'une lettre-pétition, datée du 10 avril, lui affirmant «ne plus vouloir faire équipe avec l'actuel président de l'APC», tout en sollicitant son intervention, en vertu des pouvoirs que lui confère la loi, pour démettre le responsable concerné de son poste de maire.

La requête ayant pour objet «demande de destitution du président de l'APC», dont notre journal détient une copie, fait référence, dans son préambule, à la réunion de dialogue et de concertation, tenue au siège de la daïra d'Es Sénia, le 8 avril 2019, avec des responsables de l'administration de tutelle, parmi lesquels figuraient le chef de daïra, le directeur de la Réglementation et des Affaires générales (DRAG) de la wilaya, un représentant du secrétaire général de wilaya ainsi qu'un représentant du directeur de l'Administration locale (DAL) de wilaya. Les griefs retenus, par les 14 élus contestataires, soit la majorité absolue de l'Assemblée, à l'encontre du maire d'obédience RND, motivant leur démarche pour son départ sont «l'autoritarisme caractérisant le mode de gestion du président de l'APC qui prend des décisions de manière individuelle, sans consulter les autres membres, la politique de marginalisation à l'égard de certains élus, l'absentéisme et la non-réception des citoyens à quelques rares exceptions près, la gestion des affaires de la commune hors du bureau de la mairie, l'érection de son domicile personnel comme siège d'administration aux lieu et à la place du siège de la commune, la prise de sanctions arbitraires contre certains travailleurs communaux, et ce, dans un esprit revanchard pour des considérations politiques».

Autant d'«anomalies» qui ont poussé les 14 élus à sceller un «accord unanime, ferme et sans appel», pour «ne plus travailler avec l'actuel président de l'APC et sous ses ordres».

Les mises en gardes encore fraîches du wali

Depuis la lettre de saisine notifiée au chef de l'Exécutif , Mouloud Cherifi, par les élus contestant la manière de gérer imputée au maire en poste et exigeant auprès de la tutelle une décision mettant fin à ses fonctions à la tête du Conseil municipal, la situation qui était déjà bien compliquée s'est accentuée encore davantage, débordant du cadre strictement interne de l'hôtel de ville de l'ex-Camp du Figuier, pour aller se répercuter et peser, de tout son poids, sur le quotidien des citoyens. Avec le mot d'ordre de geler toute activité liée à la gestion des affaires communales, que les deux tiers de l'Assemblée locale se sont donnés, c'est carrément un blocage dans lequel se trouve la commune d'El-Kerma. Une situation «critique», «extrême», contre laquelle le 1er responsable de la wilaya, Mouloud Cherifi, avait pourtant bien mis en garde lors de sa visite à cette ville, le 7 février dernier.

En effet, on s'en souvient, sur fond d'opposition (multiforme) anti-maire qui gagnait en intensité au sein même de l'exécutif communal, dans le 2ème étage du bâtiment administratif fraîchement mis en service, à quelques pas de la mairie, entouré d'élus, d'employés et d'échantillons de la société civile, le wali avait, dans un souci de préserver le fonctionnement de la commune, dans l'intérêt public en premier lieu, bien voulu «relativiser» ce qu'il avait appelé alors les «antagonismes internes» au sein de l'Assemblée. Mais il avait averti en soulignant que «si ça dépasse les bornes, nous sommes investis de tous les pouvoirs pour remettre les choses dans le bon ordre», en faisant une claire allusion à la possibilité de recourir, si les choses en arrivaient là, aux leviers légaux indispensables pour mettre fin à une situation de blocage, conséquente à des «dissensions graves entre les membres, empêchant le fonctionnement normal des organes de la commune, en dépit de la mise en demeure de l'Assemblée par le wali» ou à une «démission collective des membres de l'APC» ou encore à la suite de «dysfonctionnements graves dûment constatés ou de nature à porter atteinte aux intérêts et à la quiétude des citoyens».