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Après l'UE: Washington soutient le droit des Algériens à manifester pacifiquement

par Yazid Alilat

  Dans une première réaction aux manifestations populaires contre le 5ème mandat, les Etats-Unis ont appelé mardi au respect du droit des Algériens à manifester. L'annonce officielle des Etats-Unis par rapport à la situation politique actuelle dans le pays met fin au silence qu'observait Washington depuis un mois, après l'annonce d'un 5ème mandat que brigue le président Bouteflika. «Nous observons ces manifestations en Algérie, et nous allons continuer à le faire», a indiqué à la presse le porte-parole du département d'Etat Robert Palladino.

?'Les Etats-Unis soutiennent le peuple algérien et son droit à manifester pacifiquement», précise-t-il. Le positionnement des Etats-Unis sur la situation politique actuelle dans le pays n'est cependant pas très clair, si ce n'est la volonté de Washington de rappeler aux autorités algériennes le respect du droit des Algériens à manifester et de s'exprimer librement. L'intervention américaine fait suite à celle de la Commission européenne, qui a demandé mardi aux autorités algériennes de respecter «la liberté d'expression et de réunion» en Algérie. «Quand on parle de manifestation, les droits de liberté d'expression et de réunion sont inscrits dans la Constitution algérienne», a expliqué la porte-parole de la Commission européenne Maja Kocijancic lors d'un point de presse. Elle a ajouté que ?'nous attendons que ces droits puissent être exercés de façon pacifique et soient garantis dans le respect de l'Etat de droit», avant de relever ?'l'importance du partenariat entre l'UE et l'Algérie». La porte-parole de la Commission européenne a en outre réaffirmé l'engagement de l'UE «pour continuer à approfondir nos relations dans le but de créer un espace commun de stabilité, de démocratie et de prospérité partagées».

Bruxelles semble, par rapport aux Etats-Unis et la France, plus explicite sur son appréciation de la situation politique en Algérie, estimant que ?'plusieurs candidats ont soumis leur candidature. Il appartient maintenant au Conseil constitutionnel algérien de confirmer leur conformité par rapport à la Constitution et la loi électorale.» La France, un moment en retrait de ces événements, a réagi par une déclaration de Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement français, qui a indiqué que ?'nous formons le vœu que cette élection donne à l'Algérie l'impulsion nécessaire pour faire face aux défis qui sont les siens et pour répondre aux revendications profondes de sa population.'' Il a ajouté que la France ?'souhaite que cette élection se déroule dans les bonnes conditions en assurant la transparence de la campagne''. Deux influents journaux américains, le New York Times et le Washington Post sont revenus ces derniers jours sur la situation politique actuelle dans le pays. Le NYT, dans un éditorial intitulé ?'le mouvement de la jeunesse algérienne en colère'', estime que ?'M. Bouteflika a promis une conférence nationale, le moment pour la convoquer est peut-être venu'', avant d'ajouter que ?'les membres de la clique qui contrôle l'Algérie, y compris M. Bouteflika s'il est toujours en possession de ses moyens, sont conscients de ce qui est arrivé aux régimes voisins lors des Printemps arabes, et de ce qui pourrait leur arriver s'ils refusaient de s'effacer.'' De son côté, le Washington Post croit savoir que ?'les alliés de Bouteflika espèrent peut-être gagner du temps avant son départ. Mais leur légitimité est remise en cause par une jeune génération en colère, sans illusions, et pleinement consciente de l'infirmité du président octogénaire.''