A une question que nous avons posée à la conférence de presse, tenue au siège de la wilaya d'El Tarf jeudi dernier, à M. Youcef Yousfi, ministre de l'Industrie et des Mines en visite de travail dans la région sur le non-octroi d'agréments à deux investisseurs qui attendent depuis deux ans de lancer le montage des tracteurs dont ceux sur chenilles qui n'existent pas chez nous et dont la disponibilité permettrait de travailler des milliers d'hectares situés dans des reliefs difficiles, de réduire un tant soit peu la facture alimentaire qui a dépassé les 08 milliards de dollars, en 2018, le ministre nous a répondu que ces dossiers sont à l'étude et que de toute façon, on a des tracteurs qui ne trouvent pas preneurs. Voilà donc qui renseigne un peu sur l'état d'esprit sur un secteur stratégique et majeur, générateur de richesses indéniables, de gains de devises importants, de rentrées aussi, pour peu que la mécanisation et la volonté voulue lui soient accordées.

Sauf que quelque part, l'on souhaite que l'on reste toujours des consommateurs ou clients, c'est selon.    

En ce sens, des exemples défiants existent avec le tollé général et les inquiétudes manifestées par ceux qui ne pouvaient plus exporter leur faïence et leurs pommes vers l'Algérie. Entretemps, pour le montage des véhicules, on en donne à ceux qui en demandent tout en se demandant pourquoi cette industrie est concentrée uniquement à l'ouest du pays. Dans son intervention, le ministre a rappelé la politique de l'Etat destinée à diversifier l'économie et assurer des revenus en dehors des hydrocarbures.

En ce sens, il a rappelé que 55.000 projets ont été créés pour un montant de 7.000 milliards de dinars dont un à El Tarf et un à Matroha, destinés à accueillir plusieurs investisseurs. L'industrie, à elle seule, a enregistré 9.000 projets, fera savoir Youcef Yousfi, pour un montant de 4,6 milliards de dinars. Des résultats positifs commencent à se faire sentir, à l'image du ciment qui accusait un déficit en 2015 avec 06 millions de tonnes importées alors qu'il est enregistré un excédent de 02 millions de tonnes exportées en 2017 et 15 millions le seront dans deux ans, soit des rentrées en devises de 500 millions de dollars. La sidérurgie, avec le rond à béton et d'autres produits sidérurgiques aussi, a le vent en poupe avec des exportations vers les Etats-Unis et d'autres pays. L'exploitation des gisements de phosphate à Tébessa et à Souk Ahras, le manganèse et le bronze va insuffler une dynamique certaine sur les régions concernées et ses habitants qui en ressentiront les effets bénéfiques sur le plan socioéconomique. Quant à la région d'El Tarf, elle est en passe de devenir un pôle d'excellence dans la production des produits pharmaceutiques. Dans son rapport sur la région d'El Tarf lu par M. Mansouri, le DG de l'ANDI, de 2000 à 2018, 682 projets inscrits ont vu la concrétisation de 562 d'entre eux pour un volume de 269 milliards de cts ayant généré 12.849 emplois. El Tarf occupe la 35e place à l'échelle nationale en matière d'investissement, et sur le plan touristique, elle est classée 8e. Dans sa tournée, le ministre s'est rendu avec la délégation l'accompagnant à l'arboretum Tonga, au barrage de Mexa d'où un transfert de l'eau est prévu pour l'usine de phosphate de Souk Ahras.

Au chef-lieu de wilaya, il s'est rendu à Matroha où des travaux d'aménagement et d'assainissement de cette zone d'activité commerciale sont en cours, à la briqueterie de Boutheldja, aux unités pharmaceutiques Biocare à Ben M'hidi, Onyx à Zérizer puis Galvatube à Echatt. Enfin, les investisseurs de la région étaient conviés à une réunion avec le ministre de l'Industrie et des Mines qui a expliqué les nouvelles orientations du gouvernement, en application du programme du président de la République concernant le développement économique qui vise en priorité la réduction des importations et l'augmentation des exportations hors hydrocarbures, puis les a invités à exposer leurs préoccupations.