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Education: L'intersyndicale envisage de nouvelles actions de revendications

par Yazid Alilat

  L'intersyndicale a annoncé jeudi dans un communiqué qu'elle envisage prochainement de nouvelles actions de revendications pour «arracher ses droits», après qu'elle a rejeté les projets de PV transmis individuellement par le ministère aux syndicats.

«Les syndicats autonomes du secteur de l'éducation nationale ont reçu des projets de PV des rencontres tenues avec les responsables du ministère après l'annonce de la grève du 21 janvier dernier», indique ce communiqué, qui précise qu'après que «chaque syndicat a lu le PV qui le concerne, il s'est avéré que les projets de PV sont tout à fait le contraire des discussions qui se sont déroulées durant ces rencontres menées avec les représentants du ministère, et cela dans l'ensemble des dossiers qui avaient été discutés». «Dès lors, les syndicats rejettent le contenu de ces projets de PV et ont informé le ministère de leurs commentaires», explique l'intersyndicale, composée de l'Unpef, du Snapest, du Snte, du Cela et du Satef, dans son communiqué. Le Cnapest n'a pas reçu de PV, car il n'a pas participé à ce round de dialogue tenu mi-janvier dernier par le ministère avec les syndicats, y compris ceux qui n'avaient pas appelé à la grève du 21 janvier dernier. En outre, «les syndicats maintiennent leurs revendications antérieures et renouvellent leur invitation au ministère pour adopter un vrai dialogue menant vers la résolution des dossiers encore pendants, selon un calendrier précis et clair», et «appellent les travailleurs du secteur à ne pas cautionner les campagnes d'intimidation et de division au sein des personnels du secteur, et à serrer les rangs pour la réussite des prochaines actions de revendications pour arracher leurs droits».

Les syndicats membres de l'Intersyndicale ont également refusé de signer ces PV, qui comportent «des modifications», selon le porte-parole de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), Abdelouahad Zegar. «En décortiquant le PV qui nous a été adressé, on avait l'impression que ceux qui l'ont rédigé n'ont pas assisté aux réunions», indique-t-il dans des déclarations de presse.

Il donne l'exemple du statut particulier, qui «devait être pris en charge dans les plus brefs délais, mais dans le PV, il est mentionné que ce problème sera soulevé au ministère des Finances durant le premier semestre de l'année en cours. Ce PV est loin de refléter l'authenticité de ce qui était convenu», relève encore le porte-parole de l'Unpef. Même son de cloche du côté du Satef, où on estime qu»'il faudrait que le texte signé reflète ce qui a été réellement dit», car «il est judicieux que les PV rédigés soient conformes et fidèles à ce qui a été abordé lors des réunions».

La ministre de l'Education nationale Nouria Benghabrit avait indiqué que »le projet de PV des rencontres bilatérales avec les syndicats relevant du secteur de l'Education, a été communiqué à l'ensemble des syndicats», notamment ceux ayant appelé à la grève du 21 janvier ou ceux souhaitant soulever une série de préoccupations au ministère. Elle a expliqué que le ministère travaille sur la base d'un protocole de dialogue avec le partenaire social. Pour des membres de l'intersyndicale, cependant, le discours de la ministre n'est pas clair, et ne porte sur aucune proposition concrète quant aux revendications actuellement sur la table. La ministre a expliqué, quelques jours après la clôture de ces rencontres bilatérales et l'envoi des projets de PV aux syndicats, qui y ont participé, que «nous ne sommes plus dans la problématique des années 2014 - 2015, où les syndicats obligeaient le ministère à appliquer leurs revendications». Estimant qu»'un responsable n'a pas intérêt à ne pas résoudre les problèmes de ses travailleurs», la ministre a précisé qu»'il y a de grands désaccords entre les syndicats, alors que le dossier sur lequel ils insistent le plus est celui des œuvres sociales». Sur les autres points, notamment celui du statut particulier, Mme Benghabrit a indiqué que «nous leur avons dit qu'il y a une commission du ministère qui travaille avec la fonction publique». Elle reconnaît cependant que «nous avons mis en place une commission du statut particulier, qui nous a pris du temps». La ministre a ajouté que dans le cadre du dialogue avec les syndicats, «nous avons adopté la stratégie de discuter dans le calme plusieurs dossiers, dont le statut particulier de 2012'', avant de préciser que «nous sommes à la fin de ce débat, mais les syndicats ne sont pas tous d'accord, car il y a des désaccords entre eux». Sur le dossier des œuvres sociales, elle a souligné qu»'il n'y a pas un consensus autour de ce dossier, et s'il a tardé, ce n'est pas de la responsabilité de l'administration. Aujourd'hui, on doit reposer le problème et voir les points sur lesquels on est d'accord et ceux sur lesquels on ne l'est pas. Mais, ce qui est important, est qu'il doit y avoir de la franchise», a-t-elle ajouté, avant d'appeler les syndicats à ne pas «s'opposer aux points sur lesquels on s'est déjà mis d'accord».