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Médicaments: Des anticancéreux seront produits à Oran

par M. Aziza

L'industrie pharmaceutique algérienne est en pleine expansion. La production nationale du médicament couvre actuellement 61% des besoins, selon les estimations avancées par le ministère de la Santé, un pourcentage consolidé par les opérateurs du secteur.

C'est ce qu'a confié au Quotidien d'Oran, le président du Syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO), Messaoud Belambri, en marge de la 13ème édition du Salon international de la Pharmacie et de la Parapharmacie (SIPHAL) qui a ouvert, depuis le30 janvier dernier, ses portes aux professionnels du secteur, à la Safex. M.Belambri a affirmé qu'il y a plus de 350 projets en cours de réalisation dont 130 sont dédiés uniquement aux médicaments, le reste concerne les équipements et les dispositifs médicaux. Et 10 projets dédiés aux traitements innovants dont les biosimialires devront être lancés prochainement. Notre interlocuteur a affirmé que le salon regroupe un nombre important des producteurs algériens ainsi que de grands producteurs étrangers qui ont brillé par leurs investissements en Algérie, en citant Sanofi et GSK.

Parmi les grands projets susceptibles d'apporter une valeur ajoutée au secteur et à l'économie algérienne, l'unité de production des médicaments anticancéreux, qui sera bientôt lancée par le laboratoire algérien Orion Lab, dont l'usine est implantée dans la wilaya d'Oran.

Le directeur du projet, Seddik Amry, présent au Salon SIPHAL, a affirmé que son groupe compte produire des médicaments génériques anticancéreux, pour passer ensuite à la deuxième phase visant à la production des biosimilaires. L'usine dont les travaux sont bien avancés est située précisément, dans la Zone industrielle de Hassi Ameur, dans la wilaya d'Oran. Elle emploiera à terme environ 200 personnes. Elle sera inaugurée officiellement, ce mois de février, selon le chef du projet. Cette unité de production, est construite sur un terrain de plus de 5 000 m². L'investissement dans le cadre de ce projet s'élève à plus de 4.5 milliards DA. Le groupe Orion Lab va ainsi recruter de manière permanente trois experts internationaux qui assureront la formation du personnel, un Espagnol et deux Indiens. Orion Lab aura la capacité de satisfaire 100 % de la demande du marché algérien en médicaments cytotoxiques et ambitionne d'exporter ses produits à l'international dès 2021. Il prévoit également la réalisation des contrats de manufacturing pour des laboratoires africains, en particulier.

Les médicaments qui seront produits devront traiter quinze types de cancers, entres autres les cancers du sein, la prostate, les poumons, l'os, les reins et le foie ainsi que d'autres types de cancers. Des traitements contre le VIH et des traitements de prévention de rejets de greffes, seront également produits dans cette usine.

Le groupe collabore avec les fournisseurs européens pour l'acquisition de machines allemandes les plus performantes et les plus qualifiées en termes de haut confinement. Et ce, avec l'obtention des certifications des agences de contrôles EMA, ANVISA, FDA.

L'objectif, précise le responsable d'Orion Lab, est de répondre aux besoins du marché algérien en matière de médicaments anticancéreux, mais aussi la contribution de manière significative à la réduction de la facture d'importation de ces médicaments en Algérie. Le chef du projet a précisé que depuis 1991 le groupe Amry, notamment à travers la SPA SOPHAL, est parfaitement inscrit dans cette stratégie gouvernementale, en optant pour une orientation et une concentration de ses efforts sur le développement de son activité de production.

1ère pilule contraceptive fabriquée en Algérie par un laboratoire Constantinois

Le laboratoire UPC (Union pharmaceutique Constantinoise) a exposé avec fierté, au salon SIPHAL, son nouveau produit. Il s'agit de la 1ère pilule contraceptive fabriquée en Algérie avec des normes internationales. Sachant que les traitements contraceptifs sont dans l'ensemble importés jusque-là. Le délégué commercial du centre du pays de l'UPC, Benmachiche Houssam a affirmé que pour réduire les importations en matière de contraceptifs et pour parer aux ruptures de stock de ces traitements, qui sont parfois récurrentes, l'union pharmaceutique constantinoise qui a une longue expérience dans le domaine depuis 1997, a décidé de produire ces traitements hormonaux. Il faut savoir que la pilule est considérée comme l'une des formes les plus efficaces de prévention de la grossesse, avec environ 99% d'efficacité lorsqu'elle est utilisée correctement.

Ce laboratoire de l'Est du pays produit dans le cadre de partenariat avec des laboratoires étrangers, notamment européens, des princeps (dans la cadre de la soutraitance) de cardiologie. Il produit localement aussi des traitements de médecine générale, comme les traitements de l'allergie. Ses principaux partenaires, Bayer, BMS, Bouchara et l'allemand Pharbill.

La hausse des taxes pousse les importateurs à la reconversion vers la production

Les laboratoires Frater-Razes, spécialisé dans la fabrication des produits pharmaceutiques sous différentes formes liquides stériles injectables (ampoule-flacon), et qui avait lancé en 2016, la première unité 100 % algérienne de fabrication des biosimilaires, ambitionne de se lancer dans la production locale des compléments alimentaires. Ayant l'habitude de les importer d'Espagne, ce groupe algérien prépare déjà son projet de fabrication locale de différents types de compléments alimentaires avec son partenaire espagnol. «La hausse des taxes douanières qui ne cessent d'augmenter est un facteur qui nous pénalise davantage en matière de prix», nous dira un délégué commercial du groupe présent au salon Siphal en précisant que «des compléments alimentaires de qualité seront beaucoup moins chers une fois produits localement».