Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Le ministre du Travail rassure : L'augmentation de l'âge de départ à la retraite «pas à l'ordre du jour»

par Moncef Wafi

  Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a affirmé, jeudi dernier, que la question de l'augmentation de l'âge de départ à la retraite n'est pas « à l'ordre du jour ». Répondant à une question d'une députée MSP sur « la préservation et la pérennité du système national des retraites », lors d'une plénière de l'Assemblée populaire nationale consacrée aux questions orales, Mourad Zemali a répondu que le gouvernement « n'a aucune intention ou projet, actuellement, de révision à la hausse de l'âge de retraite ou de baisse du calcul de la pension à moins de 80%».

Pour rappel, le travailleur en Algérie, qui a cumulé 32 ans de travail, reçoit 80% de la pension à l'âge de 60 ans. Pourtant les assurances du ministre restent relatives à la lumière des difficultés financières que connaît la Caisse nationale des retraites (CNR) dont le déficit dépassera les 600 milliards de dinars, en 2019, selon son directeur général, Slimane Melouka, et qui ne doit sa survie qu'aux budgets de l'Etat qui lui sont affectés. Si Zemali évoque «les intenses efforts» des pouvoirs publics pour trouver d'autres pistes de financement « à même de garantir la pérennité de la Caisse de retraites», il n'en demeure pas moins que l'utilisation de l'adverbe « actuellement » laisse la porte ouverte à toutes les suppositions. Le ministre du Travail a également rappelé que son département s'active sur de nouvelles mesures pour combler le déficit en développant et en modernisant les mécanismes de recouvrement, en intensifiant la lutte contre le travail au noir et la non déclaration des employés à la Sécurité sociale ainsi qu'en actualisant la gestion des Caisses d'assurance sociale « pour qu'elles soient au diapason de l'évolution enregistrée dans la société », a-t-il précisé.

Il a déclaré que le nombre de départ à la retraite a nettement baissé, en 2018, alors « qu'en parallèle, il a été créé plus de 400.000 postes d'emploi ». Par ailleurs, le ministre a annoncé la finalisation, d'ici la fin février prochain, des modalités d'affiliation de la Communauté nationale établie à l'étranger au régime de retraite national.

Ce nouveau texte de loi permettra aux Algériens établis à l'étranger, exerçant une activité professionnelle soumise au système salariés / non-salariés ou résident dans des pays n'offrant pas de système de retraite d'obtenir une pension de retraite dans leurs pays contre une contribution à la solidarité entre générations. Enfin, et sur l'emploi dans les wilayas du Sud, Zemali a indiqué que les chômeurs dans cette région du pays préfèrent intégrer « des sociétés publiques et pétrolières » au détriment d'entreprises activant « dans le Bâtiment, les Travaux publics, l'Hydraulique ou le secteur de l'Agriculture». A titre d'illustration, il a cité le cas de Tamanrasset « où 311 offres d'emploi ont été déclinées, en 2017, et 94 en 2018».

Il évoque, en parallèle, une amélioration dans la collecte des demandes et offres d'emploi « grâce à l'intensification et la modernisation des Agences de wilaya et locales, des wilayas du Sud », précisant que 3.837 offres de travail ont été enregistrées à Tamanrasset, en décembre 2018, contre 2.566 en 2017.