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Le jus en poudre «Amila» retiré du marché et l'activité de l'entreprise gelée

par M. M.

  Le ministère du Commerce a annoncé le retrait de la poudre de jus instantané «AMILA» du marché, et du gel de l'activité de la société SARL PROMASIDOR, domiciliée à Boufarik (Blida), a indiqué, hier, le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes au ministère, Abderrahmane Benhazil. Selon la même source, cette mesure a été prise «suite à une correspondance émanant de la direction du commerce de la wilaya d'El Bayadh, faisant état de l'existence d'une substance prohibée appelée «Pyrazole» dans les composants de ce produit». La direction du commerce de la wilaya de Blida, où est situé le siège de la société PROMASIDOR, a été informée pour procéder à l'application des décisions prises à cet effet. Et d'ajouter que les mêmes services ont prélevé quelques échantillons du jus «AMILA» pour les envoyer aux laboratoires et centres d'analyses relevant du ministère, au centre anti poison de Bab El Oued (Alger) et aux centres centraux de la Gendarmerie nationale et de la Police scientifique d'Alger.

Selon Abderrahmane Benhazil, le «Pyrazole» n'est pas une substance «prohibée» mais devient dangereuse pour la santé publique lorsque son taux de concentration dépasse les niveaux autorisés par les services compétents. Le Pyrazole est utilisé dans le domaine médical pour traiter certains patients, car classé dans la catégorie des calmants et des alcaloïdes, a fait savoir le directeur général, ajoutant que cette substance fait également partie des composants des aromes ajoutés à certains produits au sein des «additifs alimentaires», aux taux autorisés. Pour M. Benhazil, la présence de cette substance en tant qu'additif alimentaire, aux quantités autorisées par la commission Codex Alimentarius, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), était «autorisée» et ne représentait aucun danger pour la santé publique. Son utilisation à l'état brut est prohibée, a-t-il précisé.

«Par mesure de précaution, le ministère continuera à prélever des échantillons de ce produit, afin de procéder à des analyses sur les produits de la marque «Amila» et sur d'autres produits pour un plus grand contrôle», a-t-il dit.

Dans le cas où les analyses démontrent la présence d'une substance »dangereuse» pour la santé publique, M. Benhazil a dit que le ministère gèlera définitivement la production de cette poudre de jus. Si les taux ajoutés de cette substance dans le produit dépassent les quantités autorisées, la société productrice est passible de sanctions sévères assorties d'amende, a-t-il précisé, ajoutant que si les taux ajoutés étaient aux normes autorisées, la société en question sera autorisée à reprendre son activité, tout en continuant à soumettre le produit au contrôle.

Le producteur de «Amila» réagit

De son côté, la société Promasidor El Djazaïr, producteur des jus en poudre de la marque «Amila» mise en cause, a réagi hier dans un communiqué pour répondre «aux allégations et rassurer les consommateurs».

La société affirme avoir été informée «de la présence potentielle d'une molécule inattendue dans certains de ses produits» et incombe le problème survenu au non respect du «mode de consommation recommandé du produit (?) par certains consommateurs, qui auraient ingéré la poudre par voie nasale au lieu de la diluer dans un litre et demi d'eau, comme indiqué».

Tout en rassurant les consommateurs que «l'ensemble des produits de marque Amila sont conformes aux normes algériennes et internationales les plus strictes, et font l'objet de contrôles réguliers, que ce soit au niveau des fournisseurs d'ingrédients, au sein de nos unités de production, et par les autorités algériennes, et ce depuis 2003», la société affirme prendre «très au sérieux toute atteinte potentielle à la santé des consommateurs», et ajoute qu'elle collabore «étroitement avec les autorités compétentes pour faire la lumière sur ces allégations».

«Nous comprenons l'inquiétude générée par ces annonces largement relayées par les médias», lit-on dans le communiqué de la société Promasidor El Djazaïr.