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Industrie: Des majors saoudiens de la pétrochimie bientôt à Alger

par Yazid Alilat

La tenue du conseil d'affaires algéro-saoudien lundi à Alger a été «positive», a estimé hier mardi le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi. Il a expliqué à la radio nationale que «la rencontre avec les Saoudiens a été positive» ; «nous avons parlé des opportunités de coopération et de partenariat dans l'industrie et les mines».

Une forte délégation gouvernementale et d'hommes d'affaires saoudiens conduite par le prince héritier Mohamed Ben Salmane avait séjourné dimanche et lundi à Alger. Le renforcement de la coopération économique avait été au menu de cette visite de travail ainsi que l'examen des opportunités d'affaires et de partenariat entre les entrepreneurs des deux pays.

Le ministre a annoncé que «dans une semaine ou une dizaine de jours, il y aura à Alger une rencontre avec de grands groupes saoudiens de la pétrochimie emmenés par SABIC (Saudi Basic Industries Corporation). Il y aura des rencontres avec Sonatrach et notre ministère centrées sur l'industrie pétrochimique». Selon M. Yousfi, «les discussions vont porter sur les industries pétrochimiques et sur la création de projets entre sociétés algériennes et saoudiennes. Il y aura beaucoup de choses positives à l'avenir» avec les entreprises saoudiennes.

Sur la situation du secteur industriel, le ministre a rappelé que la baisse des prix de pétrole en 2014 «a eu des effets négatifs sur notre économie et sur les finances du pays. Tout le monde a vu que la priorité est de diversifier l'économie avec une baisse des importations et une hausse des exportations. C'est la politique qui nous guide aujourd'hui», a commenté le ministre. «L'industrie est l'un des moteurs, avec l'agriculture, de la diversification de l'économie nationale.» Pour le ministre, «l'industrie avance bien». Il cite «l'exemple du secteur de l'habitat qui a réalisé plus de 4 millions de logements ces dernières années, et ces projets avaient besoin de beaucoup de matériaux de construction. On importait plus de 4 millions de tonnes (mt) de ciment, du rond à béton, de la céramique. Mais fin 2017, on est devenu autonomes et on commence à exporter du ciment, on va produire 40 mt dans les prochaines années alors que nos besoins ne sont que de 30 mt.» M. Yousfi a également souligné que pour le rond à béton la production nationale comble les besoins de la demande locale et que «aujourd'hui, on exporte du rond à béton aux USA ; le groupe GICA exporte également, alors que le complexe textile de Relizane commence à exporter vers l'Europe.» Il y a également l'industrie de la céramique, insiste le ministre, selon lequel «on commence à exporter dans ce créneau». «60% de la production textile de Relizane seront exportés.» «Il y a une évolution importante dans la sidérurgie, avec un nouvel élan pour El Hadjar qui arrive à produire un million de tonnes, en plus du complexe (turc) Tosiali d'Oran qui va produire 6 mt dans quelques années, ainsi que le complexe Bellara (JIjel) qui va produire 5 mt avec les Qataris, et cela va donner une capacité de production de 12 à 16 mt d'ici 2030».

Les effets positifs de ce regain de dynamisme de l'industrie sidérurgique va se répercuter, selon le ministre, sur l'industrie minière, car «si on produit 15 mt de produits sidérurgiques, on a besoin d'un million de tonnes de minerais. Aujourd'hui on produit deux millions de tonnes et on va arriver avec de nouvelles réserves à produire 5 millions de tonnes dans un nouveau gisement entre Boukhadra et Ouenza, et on a un autre gisement de 2 milliards de tonnes de réserves à Gara Djebilet.»

Par ailleurs, le ministre de l'Industrie et des Mines a rappelé que «nous avons de grandes réserves dans les phosphates, les 3èmes dans le monde. Le gouvernement compte investir 1500 milliards de DA dans le phosphate.» «Avec les industries de transformation du phosphate et ammoniac on va produire tous les types d'engrais dont 3 millions de tonnes pour l'exportation.»

Pour l'exploitation du gisement de Gara Djebilet, M. Yousfi a indiqué qu'il faut beaucoup d'investissements dont le transport, l'eau, l'électricité, le gaz. «Nous sommes en train d'étudier le projet pour réaliser d'abord une usine pilote dans la région, et ensuite nous lancer dans la production entre 20 et 25 millions de tonnes au moins annuellement.» M. Yousfi a souligné que «nous commençons à exporter les produits industriels et que notre priorité est d'augmenter le taux d'intégration dans l'industrie pharmaceutique».

Il y a «des projets dans l'énergie solaire, alors que dans la mécanique, on a fait des progrès pour la construction de moissonneuses-batteuses de nouvelle génération, à Sidi Bel-Abbès, avec une perte de grains de seulement 2%, et nous avons commencé à les exporter.» «Notre politique est de baisser autant que possible nos importations et améliorer les exportations des produits industriels, comme le rond à béton, le ciment, le textile», a encore affirmé le ministre.